vendredi 27 juillet 2007

Lutte contre la corruption pour qui se prend YAYI?

Chers amis du vrai changement au Bénin ,
La méthode YAYI , fait réflechir , jugez en vous même à travers ce qui suit:
Pendant que le dossier des députés Luc da Matha et Celestine Adjanohoun défrayait la chronique , des voix se sont levées pour interpéler le Chef de l'Etat YAYI Boni ( voici en bleu ci-dessous comment La Citadelle avait repondu) .
Quelques jours après l'honorable Ismaël Tidjani Serpos interpelle le Président de l'Assemblée nationale (la reponse en rouge ci-dessous).
Le Cercle Vigilance et Action se pose à son tour la question de savoir si YAYI Boni veut vraiement faire la lutte contre la corruption ?
Pourquoi , le Chef de l'Etat ne saisit -il pas la justice dans cette affaire au lieu de faire 10 km de marche contre la corruption?
A quel jeu joue YAYI Boni ?
Wait and see.
Affaire Luc da Matha-Célestine Adjanohoun :Yayi Boni est bel et bien décidé.
date de publication: 23-07-2007

S'il est une affaire qui défraie encore la chronique, c'est bien le dossier da Matha-Adjanohoun. Cette situation a mis en jeu deux députés Fcbe, ou du moins, positionnés sur la liste et élus grâce à celle-ci.

Seulement, il s'est fait que ces deux honorables ont été mis en cause dans un dossier relatif à leur précédent passage à la Sbee. Face à cet état de choses, pour qu'il ne soit pas dit que le chef de l'Etat fait preuve de complaisance vis-à-vis des siens, Yayi boni a pris ses responsabilités et saisi le parlement afin qu'ils soient mis à la disposition de la justice de sorte que lumière soit faite. Mais une certaine frange de personnes véhicule le triste message que le Chef de l'Etat ne serait pas ferme et n'irait pas jusqu'au bout dans son intention d'assainir son entourage politique, sinon il aurait demandé une levée de leur immunité parlementaire, comme ce fut le cas au sujet de l'honorable Issa salifou. Mais s'il est une chose qui manque à ce raisonnement erroné et tout à fait stupide, c'est que ces deux députés n'ont pas encore comparu devant la justice te ne sont donc pas inculpés. Ils jouissent jusque là du bénéfice du doute. Ensuite, s'il avait effectivement l'intention de les protéger, il n'était pas obligé d'intervenir dans ce dossier. Il aurait pu jouer au fin observateur qui, dans l'ombre, tire les ficelles. Mais s'il s'est impliqué de cette façon, c'est bien pour montrer sa bonne foi à son peuple, qu'il a décidé de livrer ainsi ses protégés pour uen enquête impartiale et objective. Et au-delà de toute attente, il a « mouillé le maillot » et marché lui-même pour montrer sa hargne contre ce fléau qu'est la corruption. A moins de souffrir d'une chronique « Mauvaise foi » il faut se résoudre à reconnaître que notre président est sans état d'âme et n'en déplaise au détracteurs, l'exécutif a bel et bien joué sa partition. Il reste au législatif de prendre ses responsabilités.

Robert ADANDE

Retrait d'immunité des députés Sant'Anna et Adjanohoun : Nago répond enfin à Ismaël Tidjani Serpos

L'honorable Ismaël Tidjani Serpos a enfin eu la réponse à sa question. Le député Prd a adressé un courrier au président de l'Assemblée Nationale Mathurin Coffi Nago lui demandant de se prononcer par rapport à la lettre à lui adressée par le Chef de l'Etat, Boni Yayi lui demandant de lever l'immunité parlementaire des députés Célestine Adjanohoun et Luc da Matha, tous deux anciens directeurs généraux de la Société Béninoise d'Energie Electrique Sbee, accusés de malversation financière lors de leur passage à la tête de la société. Dans un courrier, le président Nago a répondu que la lettre du Chef de l'Etat est personnelle et non envoyée au bureau de l'Assemblée Nationale. Et donc, le contenu ne devait pas être débattu en plénière.


Pamphile ZINSOU-PLY
26 Juillet 2007


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CERCLE VIGILANCE ET ACTION
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jeudi 26 juillet 2007

GSM au Bénin "Boni-nois" (noye ) le poisson?

La réaction du gouvernement et du président YAYI Boni sur la crise des GSM  au Bénin est quand même surprenante .
Pourquoi , la justice n'est pas encore saisie du dossier , alors que le gouvernement estime qu'il y a eu escroquerie?
Pourquoi , le gouvernement attaque certains députés (cas du PRD) qui ont donné leur avis sur ce dossier important pour les populations?
Pourquoi , le Président qui a la majorité au parlement ,va encore chercher une légitimité dans la rue?
Quelle est l'action du Médiateur de la Présidence dans ce dossier?
Le CVA suit ce dossier du GSM de très près et promet à ces lecteurs d'apporter dans les jours qui viennent les reponses à toutes ces questions.
En attendant lisez la réaction des certains députés sur le dossier .
Dossier Gsm au Bénin : Les réactions des députés Serpos, Yahouédéhou, Houndété et Vodonou [25 juillet 2007]
La suspension des réseaux Areeba et Moov continue de susciter des réactions. Après avoir publié dans la parution d'hier les déclarations de certains députés, nous publions dans cette parution les réactions des honorables Tidjani Serpos, Janvier Yahouédéhou, Eric Houndété et Désiré Vodonou. ...

Janvier Yahouédéou : « quelles dispositions le gouvernement a-t-il pris pour situer les responsabilités et prendre d'éventuelles sanctions ? »

En 1999, le gouvernement béninois a accordé des licences d'exploitation du Gsm à des entreprises privées. Malgré la qualité d'écoute très passable, les coûts de la communication au Bénin sont les plus chers de la sous région. Depuis quelques mois, le consommateur béninois assiste à des événements qui se passent de commentaires. La carte sim qui coûtait entre temps plus de 20.000Fcfa, est passée à moins que cela. La communication est passée de plus de 350Fcfa la minute, à moins de 100Fcfa. Et tout cela est assorti d'une panoplie de cadeaux de fidélisation de la clientèle. Le comble est que malgré les coûts très élevés imposés aux consommateurs à l'époque, le coût de la licence était particulièrement dérisoire : 120 millions de Fcfa alors que dans la sous région, elle coûte jusqu'à 40milliards de Fcfa. C'est seulement à la lecture du relevé du conseil des ministres le 6 juin, que le peuple béninois désabusé a compris que la licence d'exploitation du Gsm devra coûter 30 milliards de Fcfa. Il est alors demandé au ministre en charge de la communication de fournir à la représentation nationale, les éléments de réponses aux questions suivantes :

1-Y a t il eu une étude de marché préalable à la signature des conventions d'établissement et d'exploitation du réseau Gsm au Bénin ? Si oui, par quelle structure ?

2-Quelles sont les principales clauses de la convention signée par les opérateurs à l'époque ?

3-Combien chacun des opérateurs Gsm a-t-il réellement payé depuis son implantation ?

4-Le gouvernement béninois a annoncé que les conventions signées avec ces opérateurs contiennent de graves insuffisances volontaires ou non ; y a t il eu une évaluation des risques juridiques encourus par l'Etat avant les nouvelles dispositions prises par le conseil des ministres le 6 juin 2007 ?

5-Enfin face à la légèreté avec laquelle ce dossier a été lancé et les conclusions qui expliquent les abus dont les Béninois ont été victimes pendant huit ans, quelles dispositions le gouvernement a-t-il pris pour situer les responsabilités et prendre d'éventuelles sanctions ?

Que mes chers collègues me permettent de dire ceci. D'abord, les opérateurs Gsm connaissaient très bien le coût de la licence, puisque dans le cas de Telecel par exemple qui est implanté un peu partout en Afrique, il savait à peu près à combien était cédé la licence dans des pays comme le Gabon ou la Côte d'Ivoire. Alors comment comprendre qu'il se contente au Bénin de payer de minables 120 millions de Fcfa ? Nous savons très bien qu'il a eu un cas de délit d'initié ; un ministre est devenu actionnaire majoritaire d'une entreprise de Gsm dans ce pays. Qu'est ce qui s'en est suivi ? Le gouvernement n'a pas jugé bon de porter plainte ou tout au moins de révoquer ce ministre. Notre justice n'a pas jugé bon de faire une auto saisine de ce dossier. Résultat, c'est l'un des protagonistes qui a fini par porter plainte contre l'autre. Après des débats au palais de justice, quelle a été la suite ? Il n'y a pas eu de suite. Le dossier a été renvoyé pour un règlement à l'amiable. Et pour me référer un peu à un adage populaire qui dit que lorsque le vendeur de drogue se fait payer par de faux billets, à quel tribunal peut-on le juger ? Circulez ! Il n'y a rien à voir ; c'est ainsi que ce dossier s'est achevé dans ce pays. Et c'est lorsque des voix se sont élevées pour critiquer ce montant dérisoire de 120 millions de Fcfa, que le gouvernement d'alors a décidé de relever le montant. Mais savez-vous pourquoi cela s'est arrêté en si bon chemin ? Parce que, que ce soit dans certains ministères ou même à la présidence de la République, les conseillers étaient payés par les opérateurs tous les mois. Comment voulez-vous calculer chers collègues, ce que représente 300Fcfa par minute de communication sur environ 300.000 abonnés ? C'est le chiffre d'affaire de ces opérateurs qui se montrent incapables de payer 30 milliards pour une licence du genre. C'est la corruption qui est ainsi au rendez-vous. Ce qui m'embête dans cette histoire, c'est que les cadres béninois responsables de cette situation, les pilleurs de l'économie nationale d'hier, ont à la veille des élections, tronqué leurs vestes jaunes en des vestes vertes et sont devenus de véritables agitateurs du changement. Je me permets même de les appeler des « Changementeurs », plus convaincus que le président de la République lui-même. Ce sont ceux-là qui se retrouvent aujourd'hui au devant de la scène. Dans toute cette histoire, est ce qu'il n'y a pas des peaux de bananes qui sont entrain d'être glissées au président Yayi Boni ? Est-ce que nous n'allons pas nous retrouver demain dans une situation où c'est l'Etat béninois qui paiera des milliards à ces opérateurs ? Ce sont là des questions qui me préoccupent. Pour finir, je voudrais vous raconter une situation qui n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Le jour où les réseaux ont été coupés, un vieux du nord, a fait téléphoner à son fils pour lui apprendre qu'il est malade. Le fils ayant reçu ce message n'a pas eu le temps de rappeler son père pour dire ce qu'il fallait faire, car les réseaux ont été déconnectés dans les heures qui ont suivies. Ce sont les parents du village qui ont dû se débrouiller pour faire venir le vieux sur Cotonou. N'ayant pas pu faire parvenir de message à son père, le fils s'est résolu entre temps à effectuer le déplacement vers le nord. Le vieux n'a pas pu être traité faute de moyens financiers. Le temps pour le fils de revenir à Cotonou, le père avait déjà rendu l'âme. En plus de ces cas sociaux, les problèmes économiques engendrés par cette situation foisonnent. A qui la faute ? Au gouvernement qui cherche à soulager les populations en faisant baisser le coût de la communication ? Est ce la faute au gouvernement ou aux opérateurs Gsm qui ont grugé, volé le peuple pendant huit ans et qui se montrent incapables de payer les minables 30 milliards qu'on leur demande. Je dis qu'il faut qu'ils paient le plus tôt possible. Il faut que le peuple béninois sache qu'il est en droit de traduire ces opérateurs devant les tribunaux pour dommages et intérêts et tous les préjudices subis pendant huit ans d'escroquerie. De façon isolée ou collective, les Béninois doivent se préparer à intenter un procès à ces opérateurs pour tout le préjudice subi. Je vous remercie monsieur le président.

Eric Houndété : « De toutes les faiblesses énumérées, aucune n'est malheureusement imputable aux opérateurs Gsm »

Merci monsieur le président. Questions orales avec débats adressés au gouvernement. Depuis le vendredi 13 juillet 2007, des milliers de Béninois sont isolés par la déconnexion des réseaux Moov et Areeba à partir desquels ils étaient connectés au monde entier. Pendant ce temps, la presse annonce que Libercom a engagé le processus de mise à jour pour ce qui est de la réglementation, et aurait payé les 30 milliards exigés. Il est demandé a gouvernement de dire à la représentation nationale :

1-La situation exacte des réseaux Moov et Areeba. Quels sont les griefs qui sont faits à ces réseaux ? Quels sont les arguments évoqués par ces opérateurs pour ne pas satisfaire aux demandes du gouvernement ?

2-L'impact de ce décrochage sur les consommateurs et sur l'économie.

3-Y a-t-il espoir que les Béninois abonnés à ces réseaux soient reconnectés très prochainement ?

4-N'y a-t-il pas d'autres mesures, d'autres alternatives qui ne compromettent pas les intérêts des citoyens et de l'économie ? Je voudrait remercier le collègue qui est intervenu avant moi car il a donné une ouverture sur un certain nombre d'inquiétudes qui sont les miennes. Il s'agit de savoir si le gouvernement a fait une évaluation des risques juridiques. Ensuite dans son intervention après le ministre, il a raconté une anecdote d'un vieux et son fils. Je pense que ce type d'exemple, il y en a en abondance et je vais l'utiliser tout à l'heure sur l'un des points que je vais développer. Permettez-moi avant tout que je salue le spécialiste que représente ici le ministre. C'est un devoir d'élève envers le maître, puisqu'il a été mon professeur de télécommunication. Il est un bon professeur. Cependant, l'élève ayant grandi, ayant assimilé les leçons, ayant acquis un peu de son sens, peut partager quelques réflexions avec le maître. C'est pour cela que je voudrais me permettre d'apprécier un certain nombre d'éléments de réponse. Monsieur le président, permettez que je félicite le gouvernement pour avoir engagé l'assainissement du secteur des télécommunications. J'ai eu la chance à un moment de ma vie d'être le conseiller technique du ministre du Plan. A cette époque là déjà nous avons engagé de dures discussions pour faire relever le coût des licences. Quant nous sommes arrivés au parlement pour la 4ème mandature, nous avons mené des débats pour que le secteur des Gsm procure des ressources au pays. Mais sachez que les freins ne sont pas externes mais bien internes. Les cadres des télécommunications étaient les premiers à soutenir qu'il n'était pas possible d'augmenter le coût de la licence en 2002. Pendant que nous faisions le débat sur la comparaison du coût de la licence dans les pays voisins, il y avait encore des exonérations qui étaient accordées aux opérateurs Gsm sur le matériel importé dans le cadre de leurs activités. Et pire tout ce que nous avions entrepris au sein de ce parlement a été délaissé. Je salue donc ce gouvernement en gardant les pieds sur terre car je ne veux pas être un enthousiaste passionné, et euphorique. C'est en cela que la question posée par mon collègue Yahouédéou est une question pertinente. Est-ce que nous avons pris la mesure des risques juridiques ? La convention de 2004 ayant spécifié ferme et non révisable pour 10 ans les clauses du contrat, des dispositions existe-t-elle pour justifier que nous voulions réviser cette convention ? Le gouvernement justifie l'opération que je loue, par le fait que le cahier de charges contenait de graves faiblesses. Mais lorsque ces faiblesses sont énumérées, monsieur le président je pense qu'il ne faut pas caresser le gouvernement dans le sens du poils et conduire le pays dans le gouffre. Je crois que nous devons faire de sorte que le pays ne perde pas. De toutes les faiblesses énumérées, aucune n'est malheureusement imputable aux opérateurs Gsm. Un principe élémentaire en droit établi que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. J'ai regretté par rapport à la réponse du gouvernement sur cette question, parce que le ministre a dit et écrit qu'i n'y pas eu d'évaluation systématique des risques juridiques. Je suis inquiet et je ne veux pas que mon pays souffre des affres de la puissance internationale. Quand on est pauvre, il faut être prudent. Quand on est faible, il faut être prudent. Je veux m'assurer qu'à partir de maintenant, le gouvernement en plus des précautions qu'il aurait prises, en prenne davantage et n'affirmera pas qu'il n'y a pas d'évaluation des risques juridiques.

Désiré Vodonou :« L'histoire nous rattrapera »

Merci monsieur le président. J'ai deux inquiétudes que je voudrais soulever. Je voudrais attirer l'attention de l'auguste assemblée sur le fait que l'histoire nous rattrapera. L'histoire en ce sens que si on se souvient du Marshall Pékin, on doit pouvoir comprendre que lorsque nous faisons du bien, nous en sommes toujours honoré ; dans le cas contraire, on est toujours rattrapé. A entendre tout le monde ici, on se rend compte que ce sont les mêmes personnes qui retournent leurs vestes. On défend aujourd'hui que ce que le gouvernement actuel fait est bon et on incrimine les actes que le gouvernement défunt a posé, alors que ce sont les mêmes personnes. Je voudrais revenir sur deux situations qui font que j'ai de grandes inquiétudes. Nous sommes à l'heure de la mondialisation et on doit comprendre que ce sont les intérêts qui guident le monde ; et nous voici aujourd'hui en face de deux multinationales. Il ne faudrait pas qu'on se voile la face. C'est vrai, il y a le nationalisme et il y a les intérêts de la nation qu'il faut défendre et attirer les capitaux étrangers vers notre pays à travers le secteur privé. On vient d'entendre que ce sont des fautes contractuelles et quand il y a faute contractuelle, on peut réviser le contrat. Je suis d'accord à ce niveau. Toutefois est-ce que Libercom a fait une faute contractuelle ? Ces multinationales peuvent prendre en compte cet aspect et soutenir que c'est dans un contexte politique qu'elles sont victimes de tous ce qui se passe aujourd'hui. Sur cette base, elles peuvent décider d'attaquer le bénin devant la justice. Vous souvenez-vous de l'issue de « l'affaire Titan » dans ce pays ? Nous sommes allés à Genève et souvenez –vous de ce qui s'est passé ? Le gouvernement est en train de s'expliquer et pour cela il nous a produit des documents. Les autres aussi exhibent de petits documents pour se défendre. Je voudrais qu'on prenne le taureau par les cornes. Que tout le monde comprenne qu'en face de cette mondialisation, seuls les intérêts guident le monde. Je suis homme d'affaires et je sais ce qui se passe dans ce milieu. Il faut mettre des garde-fous sinon l'histoire ne pardonnera pas ces jeunes qui sont en train de parler ici aujourd'hui. Quand on dira que le Bénin doit des milliards à l'issu d'un procès, ce sont ces mêmes personnes qui diront que c'est le président qui nous a induit en erreur. On veut de l'argent, mais il faut l'avoir de manière intelligente et sécurisante. Je voudrais que notre Etat s'entoure des garanties fortes avant d'attaquer. Mon second point d'intervention concerne le fait qu'il y a des électeurs qui se lamentent aujourd'hui. Certains sont allés s'endetter auprès des institutions de micro finance pour des centaines de mille, afin d'investir dans la vente des cartes de recharge des opérateurs Moov et Areeba. Est-ce qu'ils seront remboursés au cas où d'autres sociétés viendront s'installer au détriment des deux opérateurs suspendus ? Je vous remercie Monsieur le président.

Tidjani Serpos : « Si cela a été mal organisé, c'est la faute à l'Etat Béninois »

Merci monsieur le président. L'organisation de ce débat est à l'actif de notre parlement, parce que dans l'opinion publique, la question se posait de savoir si notre parlement qui se veut un parlement performant allait se taire face à un certain nombre de problèmes qui ont un impact directe sur la vie de nos populations. Je voudrais par la même occasion féliciter le gouvernement d'avoir tenté de répondre à nos questions par rapport au problème du Gsm. Ceci étant, la question primordiale qui retient notre attention quelle qu soit l'appréciation que le gouvernement fait des Gsm, c'est d'abord l'impact des décisions de suspension sur les plans social, économique et du point de vu de l'image qui a pour challenge, d'être un Bénin émergent. Le Bénin projette nécessairement une image à l'extérieur, auprès des opérateurs économiques, auprès des investisseurs. La grande question qui se pose est de savoir si au Bénin, on peut commercer en toute quiétude. La question de fiabilité des engagements qui sont pris se pose aussi. Si on a vendu les licences à 120 millions à un moment donné, à qui la faute ? Est-ce que ce sont les opérateurs économiques qui nous ont demandé de la faire ? Contrairement à ce que dit le ministre, il y a eu appel d'offre. Le mieux-disant était à 75 millions. Ce n'est pas un arrangement du gouvernement pour atteindre les 120 millions car, Telecel était effectivement promu. Ce n'est pas un jeu du ministère d'alors dirigé par un de nos anciens collègues d'ici, que la licence est passé à 120 millions. Le deuxième a si je crois bien, eu un problème. Le troisième c'était Bell Bénin. C'est pour cela que le ministre a eu des formules et des tentatives pour dire qu'il y a eu un appel d'offre. Si cela a été mal organisé, la faute est à l'Etat Béninois. Même si nous avons décidé de changer par rapport à nos méthodes du passé, c'est bien notre responsabilité. Les cadres qui animent l'administration en ont une lourde responsabilité. C'était nouveau, on en savait rien et comme l'a dit le ministre, c'était gratuit. Je mets au défi tout ceux qui s'y connaissent dans ce dossier de dire le contraire. Personne ne s'y connaissait en réalité, ou peut-être qu'on y a pas associé les cadres compétents. A un moment donné, le gouvernement a décidé de mettre la licence à 5 milliards et une convention a été signée. Quelle est la valeur de cette convention ? Quelle est sa portée juridique ? C'est donc une question de responsabilité historique par rapport aux sollicitations de l'extérieur. Peut-on aujourd'hui faire confiance aux documents qui sont paraphés et signés ? Au Bénin au plan économique. A un moment donné, on a eu l'impression que le problème était de passer de 5 milliards à 30 milliards. Mais comment y arriver ? Il faut passer par la brèche du changement de nom ou changement d'opérateur pour amener ceux qui pouvaient s'accrocher à l'engagement qui a été signé. Les opérateurs ont dit que vous avez violé les textes et par conséquent le texte n'est plus applicable. Il faut que vous vous soumettiez aujourd'hui aux nouveaux cahiers de charge. Soit le changement de nom n'est pas valable et on revient à l'étape de départ. L'étape de départ c'est 5 milliards. Au fait, l'amalgame aujourd'hui est que le gouvernement dise : vous n'avez pas respecté les conventions du cahier de charge, donc c'est annulé, revenez signer le nouveau cahier de charge de 30 milliards. Je voudrais vous prévenir que c'est un contentieux qui peut aller très loin. Aujourd'hui, notre Bénin du changement est un Bénin de la responsabilité. Quand on veut une option on l'assume jusqu'au bout. C'est cela le vrai changement. Je vous suggère que les débats soient partagés et conservés ce que nous disons, dans quoi nous engageons notre gouvernement. Je voudrais suggérer au gouvernement qu'on ne sait plus les règles qui sont applicables dans le domaine de la téléphonie mobile. Il y a une gradation dans les sanctions. La première sanction, c'est le paiement d'une amande. La deuxième sanction par ordre croissant c'est la suspension de la licence, la troisième c'est le retrait définitif de la licence. Pourquoi avons-nous fait l'option d'aller jusqu'à la suspension de la licence ? Alors que nous avons la possibilité d'utiliser le premier qui constitue le paiement d'amande. Les deux réseaux qui n'ont pas changé de nom ne peuvent pas faire face à la demande actuelle. Libercom a la possibilité de 156 000 abonnés. On aurait pu prendre des mesures pour sauvegarder l'intérêt de ceux qui vivent de cela. Je propose qu'on ramène la balle à terre et qu'on renvoie les textes, et l'ordonnance à l'Assemblée pour examen. Cette autorité transitoire est illégale. Apprenons donc à poser des actes avec des précautions pour protéger notre pays et sauvegarder les intérêts des consommateurs, des populations et aussi ceux de l'Etat. Je vous remercie.



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mercredi 25 juillet 2007

LA CRISE DU GSM AU BENIN YAYI PERD LA RAISON?

Dépuis un certain temps , le gouvernement béninois a suspendu deux opérateurs de téléphonie mobile GSM à tord ou à raison (ce n'est pas l'objet de notre intervention).Toujours est-il que le Ministre en charge des Télécommunications a été interpelé au parlement .Un député de l'oposition parmi tant d'autres donne son avis et pose des questions (juste ci-dessous son intervention ) , le président YAYI Boni , ordonne  à ses sbires de réagir (article suivant à la fin de ce document).
La rédaction de CVA a pu trouver les deux articles et vous les soumettent afin que vous vous fassiez vos propres opinions sur le système YAYI et ses dérives dictatoriales.
Bonne lecture
 
 
Tidjani Serpos : « Si cela a été mal organisé, c'est la faute à l'Etat Béninois »
Merci monsieur le président. L'organisation de ce débat est à l'actif de notre parlement, parce que dans l'opinion publique, la question se posait de savoir si notre parlement qui se veut un parlement performant allait se taire face à un certain nombre de problèmes qui ont un impact directe sur la vie de nos populations. Je voudrais par la même occasion féliciter le gouvernement d'avoir tenté de répondre à nos questions par rapport au problème du Gsm. Ceci étant, la question primordiale qui retient notre attention quelle qu soit l'appréciation que le gouvernement fait des Gsm, c'est d'abord l'impact des décisions de suspension sur les plans social, économique et du point de vu de l'image qui a pour challenge, d'être un Bénin émergent. Le Bénin projette nécessairement une image à l'extérieur, auprès des opérateurs économiques, auprès des investisseurs. La grande question qui se pose est de savoir si au Bénin, on peut commercer en toute quiétude. La question de fiabilité des engagements qui sont pris se pose aussi. Si on a vendu les licences à 120 millions à un moment donné, à qui la faute ? Est-ce que ce sont les opérateurs économiques qui nous ont demandé de la faire ? Contrairement à ce que dit le ministre, il y a eu appel d'offre. Le mieux-disant était à 75 millions. Ce n'est pas un arrangement du gouvernement pour atteindre les 120 millions car, Telecel était effectivement promu. Ce n'est pas un jeu du ministère d'alors dirigé par un de nos anciens collègues d'ici, que la licence est passé à 120 millions. Le deuxième a si je crois bien, eu un problème. Le troisième c'était Bell Bénin. C'est pour cela que le ministre a eu des formules et des tentatives pour dire qu'il y a eu un appel d'offre. Si cela a été mal organisé, la faute est à l'Etat Béninois. Même si nous avons décidé de changer par rapport à nos méthodes du passé, c'est bien notre responsabilité. Les cadres qui animent l'administration en ont une lourde responsabilité. C'était nouveau, on en savait rien et comme l'a dit le ministre, c'était gratuit. Je mets au défi tout ceux qui s'y connaissent dans ce dossier de dire le contraire. Personne ne s'y connaissait en réalité, ou peut-être qu'on y a pas associé les cadres compétents. A un moment donné, le gouvernement a décidé de mettre la licence à 5 milliards et une convention a été signée. Quelle est la valeur de cette convention ? Quelle est sa portée juridique ? C'est donc une question de responsabilité historique par rapport aux sollicitations de l'extérieur. Peut-on aujourd'hui faire confiance aux documents qui sont paraphés et signés ? Au Bénin au plan économique. A un moment donné, on a eu l'impression que le problème était de passer de 5 milliards à 30 milliards. Mais comment y arriver ? Il faut passer par la brèche du changement de nom ou changement d'opérateur pour amener ceux qui pouvaient s'accrocher à l'engagement qui a été signé. Les opérateurs ont dit que vous avez violé les textes et par conséquent le texte n'est plus applicable. Il faut que vous vous soumettiez aujourd'hui aux nouveaux cahiers de charge. Soit le changement de nom n'est pas valable et on revient à l'étape de départ. L'étape de départ c'est 5 milliards. Au fait, l'amalgame aujourd'hui est que le gouvernement dise : vous n'avez pas respecté les conventions du cahier de charge, donc c'est annulé, revenez signer le nouveau cahier de charge de 30 milliards. Je voudrais vous prévenir que c'est un contentieux qui peut aller très loin. Aujourd'hui, notre Bénin du changement est un Bénin de la responsabilité. Quand on veut une option on l'assume jusqu'au bout. C'est cela le vrai changement. Je vous suggère que les débats soient partagés et conservés ce que nous disons, dans quoi nous engageons notre gouvernement. Je voudrais suggérer au gouvernement qu'on ne sait plus les règles qui sont applicables dans le domaine de la téléphonie mobile. Il y a une gradation dans les sanctions. La première sanction, c'est le paiement d'une amande. La deuxième sanction par ordre croissant c'est la suspension de la licence, la troisième c'est le retrait définitif de la licence. Pourquoi avons-nous fait l'option d'aller jusqu'à la suspension de la licence ? Alors que nous avons la possibilité d'utiliser le premier qui constitue le paiement d'amande. Les deux réseaux qui n'ont pas changé de nom ne peuvent pas faire face à la demande actuelle. Libercom a la possibilité de 156 000 abonnés. On aurait pu prendre des mesures pour sauvegarder l'intérêt de ceux qui vivent de cela. Je propose qu'on ramène la balle à terre et qu'on renvoie les textes, et l'ordonnance à l'Assemblée pour examen. Cette autorité transitoire est illégale. Apprenons donc à poser des actes avec des précautions pour protéger notre pays et sauvegarder les intérêts des consommateurs, des populations et aussi ceux de l'Etat. Je vous remercie.
 
La réaction de l'équipe de YAYI Boni à l'intervention d'un député béninois (ci-dessous)
 
Polémique politicienne autour du GSM
date de publication: 25-07-2007

• Les consommateurs désavouent le député Tidjani Serpos du PRD

• Le PRD serait-il le vrai géniteur du chaos actuel du GSM ?

• Qu'est ce qui le faisait réellement courir ?


Si ce ne sont des intérêts inavoués, qu'est ce qui peut bien faire courir ceux qui plaident en faveur des opérateurs GSM suspendus ? Depuis la suspension des opérateurs Moov et Areeba, l'affaire des GSM a pris une autre allure tout à fait politique. Les consommateurs tombent des nues et se posent mille et une questions. Ceux qui sont censés les représenter disent que le gouvernement doit reculer. Comment prétendre sauvegarder les intérêts des consommateurs et cautionner les compagnies qui leur vendent des services de piètre qualité et qui leur reviennent cher ? Equivoque qui vient d'être levée dans la mesure où les différentes compagnies d'association des consommateurs sont montées au créneau pour apporter au gouvernement un soutien indéfectible.

Un fait qui vient confirmer que l'honorable Serpos est dans la totale erreur lorsqu'il croit que son réquisitoire tient la route. On se demande alors, quelles sont les réelles motivations de ceux-là qui prennent le parti de ces opérateurs. Pourquoi se sentent-ils obligés d'avouer que c'est une idée de ses collègues d'avoir été complice, sinon auteurs de cette ridicule manne de 175 millions auxquels les premières licences ont été bradées ?

L'ex président Kérékou n'aurait-il été qu'une des malheureuses victimes de cette vaste supercherie ? Pour le moment, il ne s'agit que de questions… Auxquelles seul le temps répondra avec force et convictions.

Pour l'heure, il faut juste retenir qu'il y a un travail énorme à faire dans ce secteur, et que conscient de tout cela, le gouvernement du Docteur Boni Yayi ira jusqu'au bout pour faire triompher les intérêts des béninois qui ont tout de même le droit de communiquer à moindre coût et avec un meilleur confort.

Armel Koyè


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mardi 24 juillet 2007

Service militaire voici comment YAYI veut recruter les jeunes.

Examens de fin d'année : Résultats catastrophiques à l'Université (2,6% d'admis en 1ère année à la Faseg)

Les étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) sont fixés sur leur sort depuis le samedi dernier. Les résultats de cette faculté sont catastrophiques et critiqués par les acteurs de l'éducation.

Les résultats de la première session de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) sont catastrophiques. Des 2.997 étudiants de la 1ère année, seuls 79 ont pu tirer leur épingle du jeu, soit un taux de 2,63% de réussite. En effet, bon nombre d'étudiants de la Faseg sont ajournés et d'autres éliminés. Tandis que certains étudiants contestent leur note dans certaines matières, d'autres prennent rendez-vous la deuxième session, et d'autres encore, critiquent les notes affichées. Hier, à l'université d'Abomey-Calavi, ces résultats sont appréciés par les professeurs et les étudiants. Ces derniers rejettent le tort sur les professeurs mais reconnaissent tout de même que les cours se sont déroulés dans une ambiance bon enfant au cours de l'année académique 2006-2007. Ils déplorent la politique du professeur agrégé Fulbert Amoussouga Géro, doyen de cette faculté qui, selon eux, consisterait à leur présenter des épreuves « de taille ». Selon leurs propos, les professeurs leur enseignent la théorie alors qu'ils sont soumis à des épreuves de cas pratiques. Ils invitent donc le doyen à revoir sa copie et interpellent le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le professeur Vicentia Bocco. Pour eux, l'assainissement de la Faseg qui consiste à réduire le nombre de diplômés est trop poussé et dépasse l'entendement. Adrien Asso, étudiant admis à cette session, à la démarche calme et souriant confie « Les mathématiques générales sont à la base d'une bonne compréhension des matières principales. C'est vrai qu'il faut pouvoir beaucoup s'exercer sur les cas pratiques pour être à la hauteur des épreuves ». Ce dernier a ensuite déclaré qu'il fait partie des victimes de l'année passée. De sources dignes de foi, le professeur agrégé Fulbert Amoussouga Géro et son équipe n'ont aucun intérêt à ne pas voir les étudiants passer en classe supérieure. Selon les autorités administratives de cette faculté, bon nombre des étudiants brillent par leur absence au cours et aux travaux dirigés mais souhaitent avoir le diplôme d'étude universitaire générale I (Deug1). Or, il n'y a pas de hasard dans les études supérieures, ont-ils affirmé. Aux dires de ceux-ci, certains étudiants ne choisissent pas la filière qui correspond à leur formation de base car, disent-ils, des d'étudiants s'inscrivent à la Faseg bien qu'ils n'ont pas un niveau moyen en mathématiques. L'autre paire de manches est que des professeurs s'insurgent contre des étudiants de la Faseg qui abandonnent les cours au profit des activités génératrices de revenu. En deuxième année de la Faseg, 591 étudiants ont composé et 156 sont admis, soit un taux de réussite de 26%. C'est seulement en troisième et en quatrième année que le taux de réussite est plus ou moins acceptable et ceci varie d'une option à l'autre.

Adrien TCHOMAKOU
24 Juillet 2007

Vous voyez maintenant le cynisme ? Exploiter la misère du peuple , c'est ça le changement?
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Les Erreurs du Gouvernement et de l’autorité de régulation

 [24 juillet 2007]

Dans le dossier qui fait l'actualité, beaucoup de choses ont été dites. A tord ou à raison. Mais une chose est constante : l'économie béninoise en pâtit sérieusement, et les consommateurs ne savent plus ou donner la tête. C'est toujours dans le but d'éclairer les uns et les autres que votre journal s'est rapproché de Oswald LOUEKE qui est le Directeur de Publication de « Réseau Telecom Network », spécialisé en la matière. Un indépendant qui, à base de chiffres et de données réelles, lève un coin d'ombre sur ce bras de fer qui ne devait pas en être un. ...
 

J'ai suivi depuis quelques semaines le bras de fer qui oppose l'Autorité Transitoire de Régulation (ATR) aux deux opérateurs privés MTN Bénin, filiale du groupe sud-africain MTN, et MOOV Bénin, filiale du consortium constitué par Etisalat, un groupe Emirati, et Atlantique Télécom, un groupe africain. J'ai décidé d'apporter un éclairage à l'opinion publique béninoise et de contribuer à ma façon à l'édification d'un Bénin prospère longuement en proie à des dérives sociopolitiques de tous genre. Je ne reviendrai pas sur les désagréments (politiques, économiques et sociaux) causés par une telle situation et m'efforcerai de rester indépendant sans aucun parti pris.

Par ma fonction, je traite les problématiques des télécommunications en Afrique chaque deux mois avec mon équipe rédactionnelle et via l'événement panafricain AFRICA TELECOM PEOPLE que nous organisons chaque année pour célébrer l'excellence africaine dans le secteur des télécommunications. Ma démarche vise par le biais de cette contribution à situer et éclairer les uns et les autres afin de favoriser un dénouement heureux à cette situation conflictuelle qui ne nous honore pas et décourage l'investissement privé. Il est reproché aux opérateurs MTN Bénin et Moov Bénin d'opérer des « rebranding » de leur marque respective sans l'accord des autorités. D'après l'ATRPT, les mouvements de capital au niveau de leur maison mère respective influerait sur leur actionnariat et de ce fait constitueraient un non respect du cahier des charges initial. L'ATR a également décidé d'augmenter le prix de la licence de 5 à 30 milliards de franc CFA.

Il y deux ans, je me rappelle avoir participé à un séminaire à l'Hôtel Marina de Cotonou sur le développement de la téléphonie rurale. L'une de mes conditions de participation était de faire l'état des lieux du secteur sans langue de bois. Mes différentes communications étaient orientées sur l'assainissement du secteur des télécommunications au Bénin, via la mise en place impérative d'une Autorité de Régulation autonome. J'ai exhorté les autorités béninoises à créer un environnement réglementaire sain en conformité avec l'OHADA des télécommunications qui venait d'être mis sur pied. Les opérateurs GSM privés (Telecel, Areeba, BBcom) représentés au plus haut niveau à ce séminaire aspiraient à la même chose. Ils étaient tous conscients du fait que leurs différents investissements ne pouvait être sécurisés que dans un environnement sain et régulé. La mise en place cette année d'une autorité de régulation transitoire ne pouvait être que salutaire pour tous les professionnels du secteur. Malheureusement, les derniers développements contredisent cet état de fait.

Une évaluation disproportionnée…

Chose importante à savoir, la fixation du prix d'une licence d'exploitation GSM est fortement liée à la taille du marché en valeur (voire tableau annexe 2). A ce critère, il faut ajouter entre autre d'autres indices de calcul qui permettent d'évaluer la profondeur du marché (son taux de pénétration) ainsi que l'ARPU (Average Revenue Per User) et l'AMPU (Average Marging Per User). Ces deux indices permettent à l'opérateur de connaître par abonné son chiffre d'affaires ainsi que sa marge nette. La décision de l'ATR de passer de 5 à 30 milliards de francs CFA pour le prix de la licence GSM au Bénin est à mon avis disproportionnée. Cette décision unilatérale est également perçue par les investisseurs privés comme une remise en cause a posteriori de l'environnement juridique, ce qui à évidemment un impact très négatif sur la réputation de notre pays.

Je prends un exemple comparatif (voir tableau annexe 1) entre deux pays de l'espace UEMOA, la Côte d'Ivoire et bien sûr le Bénin. Areeba Bénin totalisait à la fin 2006, 476 000 abonnés avec un ARPU mensuel de 16$ soit environ 7680 Francs CFA. A la même période, MTN Côte d'Ivoire (filiale ivoirienne de la maison mère d'Areeba) affichait 1 625 000 abonnés avec un ARPU mensuel de 18$, soit environ 8640 Francs CFA. Il est important de souligner que la taille réelle du marché béninois en valeur est de 98 milliards de Francs CFA contre 549 milliards de francs CFA pour la Côte d'Ivoire. L'opérateur Moov en Côte d'Ivoire paie à l'état ivoirien un montant de 30 milliards de F CFA pour une licence dont la durée de vie est de 10 ans avec un échéancier de paiement. L'état béninois réclame la même somme à Moov Bénin pour une licence de 10 ans payable en une seule fois. En gros le marché de la Côte d'Ivoire est pratiquement cinq (5) fois plus important que celui du Bénin. La licence de Moov Côte d'Ivoire étant de 30 milliards, on devrait parler de six (6) milliards au Bénin, mais à condition que l'opérateur ait l'accès direct à l'international et l'interconnexion directe avec ses concurrents. Ce qui n'est pas le cas. A mon humble avis, le prix de cinq (5) milliards fixé il y a deux ans était réaliste. Autre réalité, les opérateurs GSM privés du Bénin ne bénéficient d'aucune exonération fiscale ni de réduction des droits de douanes. Au Niger, les opérateurs GSM bénéficient de 8 ans d'exonération fiscale et de droits de douane, contre 5 ans d'exonération fiscale et des droits de douane réduits pour les opérateurs ivoiriens. Le code d'investissement de notre pays devrait prévoir de telles dispositions comme le font des pays plus pauvres que nous (ex : le Niger).

Certes le secteur a été très mal géré pendant ces dernières années, laissant le champ libre à toutes sortes de fraudes et d'irrégularités, mais les opérateurs privés ne doivent pas être les seuls comptables de ce sinistre. Il faut les encourager à rester chez nous et renforcer l'image de notre pays, terre d'accueil, modèle de démocratie et d'environnement d'affaires sécurisé. L'ATR doit revoir sa position et jouer pleinement son rôle de modérateur afin de normaliser cette situation qui ne l'honore pas et jette un discrédit sur le gouvernement actuel. Dans de nombreux pays africains, la mise en place d'une autorité de régulation des télécoms est un processus de 6 mois à 1 an qui prend en compte de nombreux paramètres socioculturels et implique le recours à une expertise de haut niveau. Ce n'est pas parce que l'ATRPT est une autorité transitoire qu'elle doit faire fi de cette réalité.

Une réaction légitime mais…

La réaction des opérateurs MTN et Moov est légitime au regard du contexte dans lequel ils ont de part et d'autre obtenu leur licence. Petit retour en arrière, les licences au Bénin ont été attribuées à l'origine pour la modique somme de 120 millions de francs CFA. Il faut reconnaître que pendant cette période c'était totalement irréaliste et incohérent de la part des autorités béninoises. La situation a été normalisée il y a deux ans avec une augmentation du prix de la licence à 5 milliards. Les opérateurs ont donc profités de certaines années de confort dans un environnement non réglementé avec son cortège d'avantages spéculatifs. Je pense qu'ils doivent tenir compte de cette réalité dans les négociations avec l'ATR afin d'aboutir à une sortie honorable.

Un projet de sortie de crise…..

Je propose aux membres de l'ATR d'initier un groupe de réflexion, éventuellement animé par un médiateur, avec les opérateurs concernés cette semaine afin de trouver une solution de compromis. J'en profite pour donner des pistes de réflexion devant permettre aux parties en conflit de trouver un dénouement heureux au grand bonheur des usagers.

Proposition 1

L'ATR revient sur sa position, et conserve le prix de la licence à cinq (5) milliards de francs CFA. Par contre, elle crée un avenant aux contrats de licence qui lie l'Etat du Bénin aux opérateurs GSM. Cet avenant s'articulera autour de deux points majeurs : 1. Imposer une contribution sur le chiffre d'affaires international réalisé par chaque opérateur. Dans certains pays d'Afrique Centrale, ce cœfficient varie entre 2 et 3%. Ce montant, totalement séparé du prix de la licence sera versé en fin d'exercice à l'ATR.

2. Imposer une contribution sur le chiffre d'affaires national réalisé par chaque opérateur. Dans certains pays d'Afrique, ce cœfficient varie entre 0,5 et 1%. Ce montant, totalement séparé du prix de la licence sera versé en fin d'exercice à l'ATR.

Cette proposition a le mérite d'être en harmonie avec le prix de la licence comparé aux pays voisins et crée par la même occasion une possibilité de ressources supplémentaires à l'Etat béninois qui pourront se chiffrés à des centaines de millions de francs CFA (ex : 1% du chiffre d'affaires annuel de l'ensemble des quatre opérateurs GSM représente environ 1 Milliard de francs CFA. L'ATR peut aussi imposer aux opérateurs, une contribution sous forme de taxes sur les fréquences et sur usage de blocs de numéros qui appartienne à la puissance publique. Le produit de ces différentes taxes permettra à l'ATR d'asseoir son budget sans être financée par l'état ; il s'agit là d'une recommandation de l'OHADA car elle renforce l'indépendance de l'autorité de régulation vis-à-vis de l'Etat.

Proposition 2

L'Atr revoit à la baisse le prix de la licence en accord avec les réalités de volumes d'affaires générés dans le secteur au Bénin, et propose un échéancier de règlement aux opérateurs. Un forfait annuel sera donc imposé aux opérateurs afin de leur permettre de respecter leur obligation tout en conservant un confort de trésorerie raisonnable. Le but de cette manœuvre va conforter l'ATR dans sa position d'assainir le secteur et permettre aux opérateurs GSM privés de bénéficier de leur droit tout en respectant leurs obligations.

J'invite donc les protagonistes à définir ensemble de nouvelles règles de conduite pour le bien être des usagers du GSM qui n'ont que trop souffert de la situation actuelle. Il y va de l'image et de la crédibilité de l'Etat du Bénin et du sens de la responsabilité des opérateurs GSM. Que chacun joue sa partition pour le développement harmonieux des télécommunications au Bénin.

Oswald LOUEKE

Directeur de Publication

RESEAU TELECOM NETWORK


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lundi 16 juillet 2007

Yayi Boni : un étrange justicier !


Qu’ils soient apprentis ou confirmés, les despotes au cours des siècles, ont tâché de prouver qu’ils étaient l’aboutissement définitif de l’histoire. Tant leur pouvoir était si immense qu’ils en abusaient à loisir, tant était si grande la résignation stoïcienne de leurs peuples qu’ils se croyaient investis d’une mission divine et providentielle. Aujourd’hui, au vu des actes qu’il pose au quotidien, tout porte à croire que Yayi Boni marche dans cette logique d’autant qu’il incarne moins le symbole de la patrie que celui de sa division, moins un démocrate qu’un dictateur comme nous le rappellent souvent ses proches.
Avec ce régime dit de Changement et largement plébiscité par les Béninois en 2006, la justice béninoise est profondément retombée dans ses travers de dépendance politique. Notre Président décide désormais de qui va être inculpé, incarcéré ou libéré. Son engagement personnel dans l’affaire Gbadamassi, du nom de l’ex-maire de Parakou ainsi que la persécution continue à laquelle le député Issa Salifou avait fait l’objet de sa part sont encore vivaces dans les mémoires. Yayi Boni avait ouvertement demandé la démission du député et du maire pour des prétextes complètement ridicules et fallacieux. L’immunité parlementaire, il s’en fout. Aucun magistrat n’a pu se saisir de ces affaires. Le Président les a réglées tout seul par l’arbitraire. Si l’élection d’un député relevait des prérogatives du chef de l’Etat ce dernier aurait destitué la moitié des députés au lendemain de son élection. Le pouvoir exécutif n’a jamais aussi bien acquis le contrôle de tous les contre-pouvoirs. Yayi Boni déstabilise redoutablement la justice, il dirige subrepticement le législatif et contrôle financièrement les médias. On ne peut rien faire aujourd’hui au Bénin sans passer par le Président de la République. Même en tant que proches collaborateurs, la marge de manœuvre des ministres est souvent réduite à néant. Tout se passe dans le pays comme si cette forme d’accaparement de tous les pouvoirs par un seul homme est tout à fait normale. Le premier magistrat béninois pratique ouvertement une justice à deux visages. Il vire les fonctionnaires selon ses humeurs alors que dans son propre camp tout ne semble pas sans reproche.

L’autoritarisme !

L’image de symbole de la lutte contre l’impunité qu’il ne cesse d’afficher se révèle être de la poudre aux yeux au regard de l’injustice qui la caractérise. Y a-t-il justice lorsqu’on licencie des subalternes d’unité parce que la lumière a flanché au cours d’un séminaire au moment où le chef de l’Etat lit son discours ? Cette manière de faire n’est ni plus ni moins que de l’autoritarisme. La justice veut que si licenciement il y a, qu’il frappe également tous les supérieurs hiérarchiques. Mais ici il ne devrait même pas avoir licenciement dans la mesure où le délestage intervient dans un contexte de délestage généralisé dans le pays. L’image d’homme ferme et juste que revendique Yayi Boni, est une image tronquée, hypocrite. Sa justice est une justice à sens unique, une justice arbitraire qui ne frappe que les plus faibles. Pourquoi Yayi Boni n’a-t-il pas pipé mot depuis que le monde entier sait que des leaders de Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) que sont Célestine Adjanonhoun et Luc Da Matha occupent aujourd’hui l’actualité pour fait de mauvaise gestion au moment où ils étaient directeurs de la Société Béninoise de l’Energie Electrique (SBEE) ? Quand on prétend qu’ils vont bientôt être entendus par l’Inspection Général de l’Etat (IGE), une inspection qui officie à la présidence, on est bien en droit de croire que le Chef de l’Etat se moque du peuple. Qu’a-t-il jusqu’ici fait des résultats des audits des ministères qui ont pourtant révélé une liste impressionnante d’agents permanents de l’Etat impliqués dans des malversations financières ? Rien sinon que de la propagande. Chercher à la loupe un petit domaine où, par extraordinaire, ce régime n’a pas fait de dégâts en un an, est une niaiserie et une perte de temps. Vouloir défendre le contraire devrait demander de grands efforts dialectiques et démagogiques dont seuls Edgar Guidigbi et consorts semblent avoir le secret. La mauvaise gouvernance est donc inexorablement en marche au Bénin et il serait bien dommage que les Béninois ne s’en rendent compte que des années plus tard, quand il sera évidemment trop tard.


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mardi 10 juillet 2007

La démocratie au Bénin:A quand l’opposition légale qui renforcera le changement ?

La démocratie au Bénin:A quand l'opposition légale qui renforcera le changement ? [10 juillet 2007]
Les années 1990 ont consacré l'entrée de la plupart des pays Africains, notamment ceux d'Afrique de l'Ouest dans l'ère longtemps attendue de la démocratie. De nombreux pays ont adopté et parfois adapté à leur propre contexte sociologique, les valeurs démocratiques universelles telles que la séparation des pouvoirs, l'organisation régulière d'élections, la mise en place d'institutions républicaines et le respect des droits humains pour ne citer que celles­-là. ...

Le Bénin a occupé une place de choix dans ce courant d'éveil démocratique des peuples africains. De nombreuses élections ont été organisées avec plus ou moins de succès. Des institutions prévues par la constitution ont été mises en place et fonctionnent avec une satisfaction relative des citoyens. Des observateurs avertis de la vie démocratique s'accordent aujourd'hui pour reconnaître que cette place de modèle de démocratie en Afrique, le Bénin la perd progressivement au profit d'autres pays qui ont élaboré leur système démocratique sur les acquis, mais aussi tirant leçon de l'inertie du système béninois. Il faut reconnaître que le début du processus démocratique a été marqué au Bénin par d'importantes innovations qui ont permis de propulser le pays devant l'actualité politique internationale. Ainsi, l'Afrique francophone doit elle au Bénin la mise en place de la première commission électorale en 1995, suivie quelques années plus tard de l'adoption du bulletin unique. Ces réformes ont beaucoup apporté à notre continent en créant les conditions d'élections plus crédibles, même si ont peut déplorer et craindre depuis quelques années sur le continent, l'émergence ou la généralisation du phénomène d'élections gagnées dès le premier tour dans des pays ou les textes prévoient un scrutin à deux tours. Ce phénomène qui vient jeter un discrédit sur l'édifice démocratique africain en construction intervient pourtant dans des pays où coexistent des partis politiques qui ont une longue expérience et où tous les indicateurs économiques et sociaux déjouent de tels pronostics. Heureusement que le Bénin à, jusqu'à présent, échappé à cette parodie d'élections remportées dès le premier tour dans des contextes sociologiques encore largement favorables au vote ethnique.

Acceptation du verdict des urnes

Ce que le Bénin a également apporté à l'enrichissement de la démocratie en Afrique, c'est aussi des élections présidentielles dont l'épilogue est non la contestation tous azimuts, mais plutôt l'acceptation avec élégance et célérité des résultats. C'est en effet une marque indélébile sur l'édifice de notre démocratie que constitue l'acte accompli par Maître Adrien Houngbédji, candidat parvenu au second tour de l'élection présidentielle de Mars 2006, en reconnaissant dès la proclamation des résultats provisoires par la Cena, la victoire de son challenger en le félicitant. Nul ne peut contester combien cet acte de grande portée historique et politique a préservé notre pays des incertitudes de lendemain électoral. Déjà en 2000, le Président Abdou Diouf, candidat à sa propre succession, avait déjà félicité le candidat Abdoulaye Wade, vainqueur de l'élection présidentielle que ce dernier venait de remporter, après avoir animé pendant plusieurs décennies, l'opposition sénégalaise. Plus récemment en mars 2007, c'est la Mauritanie qui a émerveillé l'Afrique par une élection présidentielle bien organisée à l'issue de laquelle les deux challengers de la première élection démocratique organisée dans ce pays depuis plus de 20 ans, ont échangé des propos empreints de courtoisie. Mais la Mauritanie est allée plus loin. Le Président élu vient, au cours du mois d'Avril 2007, de prendre les actes juridiques nécessaires à l'animation de l'opposition par son challenger. Comme la cerise sur le gâteau, cet acte du nouveau Président mauritanien, vient auréoler la démocratie de son pays. Les autorités mauritaniennes ont aussi séduit les Africains en organisant un débat face-à-face entre les deux challengers au second tour de l'élection présidentielle pour faciliter le choix libre des citoyens de leur nouveau dirigeant. Quelle leçon d'élégance et d'efficacité ! Ces actes font partie des meilleures pratiques que le Bénin devra adopter pour débarrasser sa démocratie des oripeaux qui la couvrent depuis ces cinq dernières années. En quatre scrutins présidentiels, jamais le Bénin n'a organisé un seul débat contradictoire entre deux candidats au second tour. Ceci est un recul pour un pays, jadis qualifié de quartier latin de l'Afrique, aujourd'hui encore rempli d'intellectuels. En effet, disons-le tout net, le Bénin a perdu sa place de modèle démocratique. Il faut être hypocrite pour penser et dire le contraire. Au cours des cinq dernières années, le Bénin a fait très peu de progrès en matière démocratique, pour ne pas dire aucun. Organiser des élections présidentielles et législatives dans les conditions que nous connaissons tous ne saurait être assimilé à un progrès. Le progrès en terme générique, c'est l'amélioration qualitative de l'existant. En démocratie, c'est l'amélioration, de façon délibérée, des pratiques qui concourent à renforcer l'environnement institutionnel du processus démocratique en impulsant une dynamique aux élections de manière à leur assurer plus de crédibilité. C'est apporter de la valeur ajoutée au mécanisme existant en lui garantissant plus de transparence et plus de légitimité aux yeux des citoyens. Nous en sommes encore loin. La meilleure illustration du déclin de la qualité de notre système démocratique est la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) des législatives de mars 2007. Comment gouvernement, assemblée nationale et autres structures se sont-elles accordées pour nous produire une Cena de cette acabit ? Est-ce la recherche du contrôle de l'organe de gestion des élections ? Est-ce l'absence de repères ou le rejet des normes de qualité en ce qui concerne le choix des hommes ? Fermons vite la parenthèse de cette Cena de la honte avant que l'on apprenne à l'extérieur, ce qui s'est passé chez nous. Heureusement que le gouvernement a vite enclenché la réforme du système électoral ; c'est à notre honneur à tous ! Les Béninois se souviennent encore du débat stérile mais légitime engagé en 2004 sur la révision de la constitution de notre pays, certains arguant que la constitution porte en elle­ même, les principes de sa modification. Ce débat a néanmoins quelque peu écorché l'image de notre démocratie en raison des objectifs que poursuivaient ceux qui l'ont commandité et instauré, tel un ballon lancé au vent.

Le statut de l'opposition

Nos compatriotes se souviennent aussi que depuis le vote de la loi N° 2001-30 du 14 Octobre 2002.portant statut de l'opposition, le décret d'application de cette importante loi est toujours attendues. Ni le Président Mathieu Kérékou qui aura eu le mérite d'avoir initié la loi, ni le Président Boni Yayi n'a daigné prendre un décret. Malgré l'acharnement de certains politiciens, subitement devenus les chantres du changement, à désigner ceux qu'ils veulent bien voir dans l'opposition au régime actuel, le décret n'est toujours pas une priorité pour nos nouveaux princes. Au cours de l'interview de plus de deux heures d'horloge que le Chef de l'Etat a accordée aux chaînes de télévision publique et privées en mars 2007, le Président Boni Yayi a lui même indiqué sa volonté de voir s'installer une opposition dans notre pays. Comment et sur quelle base veut-il que s'installe cette opposition s'il ne prend pas le décret qui devrait consacrer son existence dans les conditions prévues par la loi. Dans le contexte politique actuel de notre pays marqué par la prise de décisions de grande importance pour la vie des Béninois et sans analyse préalable, il est urgent que soit appliquée, dans toute sa plénitude, la loi portant statut de l'opposition. Cela exige la prise immédiate du décret d'application de cette loi que Madame Rosine Soglo a vainement réclamé alors que le Président Mathieu Kérékou était encore aux commandes des affaires. Madame Rosine Soglo a encore réitéré ce souhait dans son allocution d'installation du bureau d'âge de l'Assemblée Nationale pour la cinquième législature. On ne peut continuer indéfiniment de fonctionner dans une démocratie sans un statut pour l'opposition. Ce n'est pas sain, c'est un recul démocratique. Si l'actuel Président de la République veut d'une opposition, ce dont il n'a pas forcément le contrôle, puisque c'est l'un des piliers d'une démocratie qui se veut moderne, il lui incombe d'en créer les conditions réglementaires afin que la loi portant statut de l'opposition trouve la plénitude de son sens. A moins de préférer l'unanimisme ambiant dans lequel baignent certains cadres incompétents et paresseux, opportunistes qui manipulent l'idéologie du changement à longueur de journée, cette chanson qu'ils ont appris du « sauveur » et qui demeure encore sans contenu concret depuis quatorze mois. Il n'est un secret pour personne aujourd'hui, que comme dans les années chaudes de la révolution, il suffit pour certains de chanter le changement et d'en louer l'inventeur pour prouver qu'on partage sa vision. Tout y passe, surtout les incompétents qui se cherchent. Cela explique qu'aujourd'hui certains organes de presse de notre pays soient mis sous coupe réglée, ce qui n'augure rien de bon, ni pour la démocratie, ni pour le développement de notre pays. On le sent, on le voit aisément à travers des émissions insipides et à sens unique qui sont organisées pour faire plaisir au Chef de l'Etat. Ces émissions ne font pas honneur à leurs initiateurs, ni à leurs animateurs encore moins à notre pays. La situation actuelle du pays exige des débats contradictoires que des intellectuels, chercheurs, opérateurs économiques et simples citoyens du Bénin doivent mener en toute liberté pour générer des idées de développement conformes aux aspirations du grand nombre. Nous n'avons pas le droit de reculer. L'absence d'un cadre réglementaire pour l'opposition couplée avec la forte propension de l'exécutif à contrôler les organes de presse aussi bien privés que publics constitue une entorse préjudiciable au processus démocratique et crée les conditions d'un recul démocratique, pont notre pays n'a pas besoin aujourd'hui. Il est temps que le Bénin adopte les meilleures pratiques générées par le processus démocratique en Afrique, lui qui a été pionnier et qui a aussi tant apporté à l'édification de la démocratie en Afrique, par ses innovations des années 1990.

Pas de pays émergent sans une démocratie de qualité !

James Koulango



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mardi 3 juillet 2007

Yayi Boni et l'Extension en Politique

Contradictions et Limites d'une Intention.

La notion d'extension est une notion très fertile en science. Elle
est prisée par les linguistes et les logiciens qui lui donnent des
acceptions diverses. En mathématiques les algébristes y font appel
pour expliquer les structures différentielles des groupes.

Sans vouloir effaroucher le lecteur, nous faisons le pari que même
sans les aimer d'un amour fou, il connaît les ensembles N, Z, D, Q, R,
et C, chers à nos profs de maths.

Mettant ses pas dans ceux du savant, l'homme ordinaire reconnaît
jusqu'à un certain seuil l'utilité de ces catégories de nombres ; mais
plus il avance, plus son chemin se perd dans les méandres de la haute
abstraction ; alors, il jette sa langue au chat. Mais dans le fond, il
reconnaît le caractère distinctif de cette succession de nombres qui,
comme ceux-ci, appartiennent à chacun de ces ensembles : 1 ; - 3 ; 1,5
; 2/3 ; ; etc.

Or pour le mathématicien, rien n'est plus structuré : à partir du
deuxième rang, chaque ensemble est considéré comme une « extension »
du précédent : Z est une extension de N, Q est une extension de Z,
etc…

La théorie des groupes en algèbre offre un bel exemple de la notion
d'extension. Vous partez d'un ensemble moyennement structuré, et en
raffinant un peu sa structure vous obtenez un ensemble plus vaste,
plus étendu. Le jeune mathématicien français Evariste Galois à la
veille de sa mort – en un duel fameux mais Ô combien fécond – sous la
morsure de la mort sûre consacra ses « dernières heures » à cette
notion en créant nuitamment, les groupes que la postérité connaîtra
sous son nom.

Moi-même qui vous parle, je peux témoigner de l'extase philosophique
que provoqua en moi cette notion d'extension. Je me souviens qu'un
jour, en plein amphi à Paris, alors que sur le sujet, mes camarades
matheux grattaient le papier sans réfléchir, à mille lieues des
considérations mathématiques, je pouvais m'exclamer à part moi : «
Ah, voyons, la Société est, en quelque manière, une extension morale
de la Nature ! » Réflexion que je me gardai de partager avec mes
camarades, par nature fermés à la philosophie, et qu'ils eussent prise
pour une de ces sorties impertinentes dont j'étais, soit dit en
passant, fort accoutumé. Pour autant, vingt ans après, je n'ai pas
lâché prise ; j'ai gardé intacte cette idée que, l'un dans l'autre, et
même au sens de Galois, la société est une extension morale de la
nature…

Une fois cette potion épistémologique ingurgitée, j'invite le lecteur
à entrer avec moi au coeur du propos qui, à mille lieues des
mathématiques est d'abord et avant tout politique ; puisqu'il concerne
notre pays, le Bénin et son nouveau gouvernement.

Dans la formation de son gouvernement, le Président Yayi Boni a eu à
l'évidence à être confronté à plusieurs défis, plusieurs nécessités.
Il s'agissait certes de faire un gouvernement politiquement stable où
toutes les composantes de sa mouvance sont justement représentées ; il
fallait aussi avoir des hommes et des femmes compétents, efficaces et
à la hauteur des défis qu'impose leur mission sous la houlette du
changement. En ce qui concerne la politique, l'exigence de
représentation si elle est fondée en démocratie, par nécessité ou par
choix, par prudence aussi, elle va au-delà de la constitution.

Cet au-delà est illustré par la tentation de politisation de la
société civile, des corps sociaux, et de certaines corporations,
apolitiques par constitution. Cette tentation clientéliste tenace est
motivée par la volonté de stabiliser son pouvoir, de l'enraciner dans
le temps et les habitudes politiques, d'en assurer autant que faire se
peut la pérennité constitutionnelle.

Pendant que durait le suspense du secret alchimique de la formation du
nouveau gouvernement, les rumeurs allaient bon train sur le caractère
hardi des formes de transplantations sociales et corporatistes dont il
allait être l'expression inédite. Compte tenu de ses accointances
poussées avec ses milieux, on s'attendait à ce que Yayi Boni nommât
sous de beaux prétextes un représentant de la religion. Comment, qui
et quoi ? Au finish, plus de peur que de mal : pas de représentant de
la religion dans le gouvernement, pas d'extension religieuse de la
politique…

Il n'en a rien été sans doute parce qu'en matière d'extension, il ne
fallait pas pousser le bouchon trop loin. A l'abri des rumeurs, une
autre extension plus positive et prospective celle-là était prisée par
les conseillers idéologiques et politiques tapis dans l'ombre du
pouvoir : il s'agit de l'extension militaire. Il n'est un secret pour
personne que, depuis son arrivée au pouvoir, Yayi Boni applique un
code de respect de cette institution, qu'il sied de ménager.

D'abord, le Ministre de la défense est « un frère » politique et
régional, proximité symbolique non négligeable dans une culture
politique qui, quoi qu'on dise, reste quand même entée sur le tropisme
clanique, tribaliste et régionaliste.
Dans cette veine, il y a eu aussi la volonté exécutée contre vents et
marrées d'impliquer l'Armée dans les récentes élections législatives.
Vient aussi la résurrection du service militaire. Alors que si un
service patriotique, social et éthique est hautement souhaitable, rien
ne justifiait le fait qu'il soit fait sous l'égide de l'Armée. Sachant
que dans le projet de loi qui se prépare à cet effet, quinze ans après
les errances coûteuses de l'expérience révolutionnaire, l'idée même de
faire de l'Armée le fer de lance, le garant et le vecteur des valeurs
de la République, de la Démocratie, et de l'Unité nationale, loin de
rendre raison de leur implication calamiteuse dans la sphère politique
nationale depuis l'indépendance, apparaît comme une surestimation
indue de leur compétence morale et intellectuelle en la matière.
Enfin, il y a la nomination sous de bons prétextes et avec de belles
justifications constitutionnelles (beauté Ô combien négative : la
constitution n'a pas dit que…) d'un militaire haut gradé dans le
gouvernement.
Tous ces signes, ces gestes et ces choix, traduisent bien une volonté
du pouvoir de ménager l'institution militaire ; comme si in fine et
finalement c'était d'elle qu'il tenait sa réalité. Ce dévolu jeté sur
l'Armée traduit une volonté de débordement du politique au-delà de la
sphère constitutionnellement définie. Ce dévolu se recherche et
s'exerce dans l'intérêt bien compris du pouvoir. Avec des prétextes,
des motifs et des attendus qu'on peut comprendre. Pour celui des
religieux qui, jusqu'à nouvel ordre reste à l'état de simple rumeur,
la chose a une fonction transactionnelle : il s'agirait le cas échéant
de canaliser les forces religieuses vers un abri anti-atomique
construit par et pour le pouvoir. Alors que le dévolu jeté sur le rôle
des militaires est plus politiquement structuré. En effet, ce dévolu
est le résultat d'un constat historique tout à fait empirique – le
rôle passé des militaires dans la stabilité des règnes de Kérékou – ;
d'une prise en compte institutionnelle de leur force et méthode
d'action ; d'une réalité morale – l'idée, qu'on le veuille ou non, que
la politique sert à bouffer et à voler en toute impunité – et enfin
une appréciation psychologique, – la nécessité de ne pas frustrer un
corps qui sous les régimes précédents, démocratiques ou non, avait ses
entrées et ses ancrages, ses bandes et ses prébendes dans les sphères
et pratiques où la politique rime avec bouffer.

Cette bienveillance structurée à l'égard de l'institution
militaire, qui passe à la fois par son utilisation hors du champ de sa
compétence, et la rationalisation politique de son utilité relève
d'une double extension. Politique et technique.

Du point de vue technique, elle consiste à demander à l'Armée plus
qu'elle n'est fondée à être ou à donner – en tant que donneuse de
leçons ou vecteur des valeurs démocratiques et républicaines. En effet
l'idée que la discipline nécessaire à transmettre au peuple, même
empruntant son efficacité au modèle militaire doit être transmise par
eux et sous leur égide, est quelque chose de proprement suranné, qui
trahit l'incroyable petitesse de la perception philosophique et
sociologique de l'idée de discipline en tant que valeurs et normes à
intérioriser : comme la guerre, la discipline est une chose trop
sérieuse pour être confiée aux seuls généraux. C'est vraiment abaisser
la haute idée qu'on est en droit de se faire de la discipline dont les
Africains ont besoin pour leur sursaut nécessaire dans le monde
moderne que de l'assimiler une seconde aux techniques disciplinaires
en vigueur dans les casernes.

Mais, suivant les gestes et les actes du Président de la République,
l'extension au sens politique me paraît la plus importante entre
toutes. En effet, en raison de son tempérament, de sa culture et
surtout de son désir de changer non pas tant le pays mais le sort de
ses concitoyens, Yayi Boni, aborde les choses de façon positiviste. Sa
conception technocratique du rôle du ministre justifie sa volonté de
trouver une adéquation des compétences aux domaines de compétences. En
termes purement politiques, ce positivisme conduit le Président à
vouloir faire du gouvernement le lieu géométrique de toutes les forces
dont la représentation, constitutionnellement admise ou non, est jugée
comme hautement favorable à la quiétude de son pouvoir. Il s'agit
d'une vision catégorielle et corporatiste de la représentation
politique qui n'est pas forcément correcte. Dans la mesure où à défaut
d'être contraire à la constitution, cette volonté entre en conflit
avec l'esprit de la démocratie, sa réalisation effective ne peut se
comprendre que comme une extension des pratiques en vigueur.

Impliquer les militaires en politique dans le but de ménager leur
susceptibilité, ménager leur susceptibilité en leur ménageant
rationnellement une place dans le râtelier politique commun ; in fine
c'est ratifier le fait que la politique sert à bouffer. En clair le
changement prôné par Yayi Boni ressemble à du formalisme : comptable
ou politique, il consiste à rationaliser avant tout les pratiques et
les actes, indépendamment de leur valeur éthique.

Approche sociagogique du gouvernement, par analogie à la démarche
démagogique dont elle est la systématisation. Cette approche n'est pas
conforme à l'esprit de la démocratie. Faire entrer le corps militaire
par la fenêtre dans le jeu politique alors que la volonté populaire
l'en a fait sortir par la grande porte de la constitution est une
logique d'extension subtile. Et comme toute extension, elle a son sens
et son utilité.

Il est bien possible que le Président de la République, compte tenu
des réalités têtues de notre société, fasse ce qu'il estime nécessaire
de son point de vue pour atteindre ses objectifs. Mais, sans préjuger
de la coïncidence de ces objectifs avec le bonheur du peuple, on peut
relever qu'au regard de la volonté de changement proclamée cette
extension subtile aboutit à un paradoxe. L'incorporation politique de
l'Armée, au lieu de la ruiner, ressemble fort à la confirmation de
l'idée de la politique comme mangeoire catégorielle.

A mille lieues de l'éthique, la moralité se réduit à une formalité :
où est le changement dans tout ça ?

Binason Avèkes

Copyright, Blaise APLOGAN, 2007, (c) Bienvenu sur Babilown


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