jeudi 28 juin 2007

Face à l’huissier de justice

Edgard Guidibi se dégonfle
Conformément à ce qu’il a annoncé sur le plateau de Canal 3 dans l’émission « Et si on en parlait », Monsieur Frédéric Joël AIVO a bien l’intention d’obliger Edgard Guidibi à produire les preuves de ses affirmations.

Maître Wakili LAGUIDE, Huissier de justice a été commis par Frédéric Joël AIVO. Sa mission était d’amener le conseiller du Chef de l’Etat à la promotion et à la gestion du changement à reconnaître que :

1- Il a participé à l’émission « Et si on en parlait » du 21 juin 2007 sur Canal 3 en compagnie de Monsieur Frédéric Joël AIVO
2- Il a bien tenu les propos que tous les béninois ont entendus sur le PRD et sur la personne du Directeur de Cabinet du Président Houngbédji.
3- Et de produire les preuves de ses affirmations.

Officiellement chargé de cette mission le lundi 25 juin 2007, l’huissier de justice s’est aussitôt mis à la recherche de Monsieur GUIDIBI pour lui délaisser la sommation interpellative. Le mardi 26 juin, Maître Wakili LAGUIDE a tenté en vain de joindre M. Edgard GUIDIBI. Il a été interdit d’entrer au Palais de la Présidence. Les gardes en poste à l’entrée de la Présidence ont clairement signifié à l’huissier qu’il ne peut avoir accès au conseiller recherché. Ce n’est que le mercredi 27 juin, qu’il est parvenu à accéder à le rencontrer.

Contrairement à ce à quoi on s’attendait, Edgard GUIDIBI a refusé de prendre la sommation. D’après nos informations, le conseiller a d’abord lu les termes de la sommation, pris conseil auprès d’un de ses collègues et a enfin refusé de prendre copie de la sommation.

En refusant de prendre la sommation, il a aussi indiqué clairement qu’il n’entendait pas confirmer les propos tenus sur le plateau de Canal 3 sur le PRD et sur M. Frédéric Joël AIVO. Il n’entend encore moins en produire les preuves. C’est alors que l’Huissier de justice a laissé la copie sur son bureau. Edgard GUIDIBI a donc refusé de prendre la sommation et de répondre aux questions de l’huissier. Cependant, il faut signaler que la copie de la sommation interpellative destinée à M. GUIDIBI est bel et bien restée dans son bureau. Reste à savoir s’il va toujours y répondre ou si la procédure suivra son cours d’une façon ou d’une autre.

Au-delà de tout, c’est le comportement du Conseiller du Chef de l’Etat qui laisse à désirer. D’abord, il faut constater qu’il n’assume pas ses propos pourtant graves à l’égard du PRD et de son représentant. Ensuite, il refuse d’en produire les preuves et enfin, se prend pour un intouchable. Comment comprendre de tels comportements à la limite de l’arrogance à l’égard de notre justice à l’ère du changement.

Guidibi a-t-il les preuves de ses allégations ? Ou a-t-il simplement voulu recourir aux men­songes pour équilibrer un débat qu’il a visiblement perdu ? Certes, face au Docteur AÏVO, son professeur de la soirée, le promoteur du changement n’avait pas la verve propagan­diste qu’on lui connaît. Pour tous ceux qui ont suivi le débat, il apparaissait clairement que Edgard GUIDIBI n’était pas à la hauteur du débat d’idée que le jeune universitaire a élevé à un très haut niveau.

Mais pour autant, on ne peut admettre que, sans preuve, un conseiller du Chef de l’Etat se répande en mensonge et en calomnie contre ses interlocuteurs à chaque fois qu’il est en position d’infériorité. Au-delà de l’incident du jeudi 21 juin 2007, et à supposer même que l’imputation soit prouvée, dans quel Etat sommes-nous où un proche collaborateur du Président de la République peut impunément faire état de correspondances privées reçues par le Président de la République ? Si de tels comportements devaient être tolérés, il faut s’attendre demain à voir sur la place publique, les correspondances des ambassadeurs accrédités au Bénin et même de chefs d’Etat étrangers.

Le mensonge et la calomnie ne sont pas et ne doivent pas être des armes politiques. Edgard GUIDIBI, comme tous les autres serviteurs de l’Etat doivent se servir de moyens légaux et loyaux pour se mesurer à leurs compatriotes et surtout à ceux qui ne partagent pas les orientations et la méthode de gouvernement de leur pays.

GUIDIBI a donc le dos au mûr et doit s’apprêter à répondre de ses propos. S’il produit les preuves de ses allégations, il sera lavé. Mais s’il ne les prouve pas, il confirmera la légèreté et l’imprudence dont on l’accuse dans l’approche des affaires de l’Etat. A ce titre il sera désormais regardé par les Béninois comme un menteur et un lâche calomniateur.
Les indiscrétions indiquent que les hauts responsables du PRD lui donnent 48 heures pour apporter les preuves au cas contraire, ils aviseront.

lundi 25 juin 2007

FCBE un nid à bandits?

Soupçons de détournements à la Sbee et à la Soneb : L'étau se resserre autour des mis en cause (Yayi désormais le dos au mur)

Ce que l'on pourrait appelé 1er scandale à l'ère du changement continu de faire des vagues. En effet, depuis la tonitruante sortie du porte-parole du Fonac, au sujet d'une affaire de décaissement outrée de gros sous à la Société béninoise d'énergie électrique et à la Société nationale des eaux de Bénin, l'on ne cesse de spéculer sur cette affaire à hauts rebondissements dont la particularité est qu'elle avilie l'image du porte flambeau de la bonne gouvernance, le docteur Thomas Boni Yayi.

Après la dénonciation tambour battant du Fonac, l'ancien directeur adjoint et directeur général de la Sbee Santana da Matha est monté au créneau pour désavouer l'institution de lutte contre la corruption qui formellement établissait contre lui et son prédécesseur, les preuves d'un décaissement illicite et injustifié de plus de trois milliards pour l'achat de matériel électrique. Un fait hautement scandaleux qui vient inopinément confondre le chef de l'Etat dont les incriminés sont les collaborateurs directs de part leur appartenance à sa famille politique. Il s'agit d'un coup de boutoir qui vient contrarier les ambitions de Boni Yayi de faire de son pays, un Etat où la corruption n'aura plus droit de citée. De façon évidente, le président de la République ne pourra rester indifférent devant un fait aussi scandaleux s'il ne veut pas décevoir son peuple qui lui a fait confiance à cause de la grande moralité dont il s'est toujours prévalu. Par ailleurs, ce cas jugé grave de décaissement de fonds est suivi de très près par le peuple parce qu'il s'agit de deux sociétés d'Etat qui auraient fait trop longtemps les frais de mauvaise gestion et le public estime que l'heure a sonné de faire rendre gorge aux prédateurs de ces sociétés. Après sa rencontre la semaine dernière avec les responsables du Fonac, le chef de l'Etat a été totalement imprégné de la situation et s'apprêterait, d'après des sources échappées de son sérail, à frapper dur. La première démarche qui s'offre à lui, est d'accélérer la levée de l'immunité parlementaire des deux anciens directeurs généraux épinglés dans cette affaire et faire ouvrir, conformément à ses prérogatives des informations judiciaires contre eux. Il s'agit d'une question de dignité qui amènerait le président de la République à se montrer intransigeant dans cette affaire qui, implicitement l'éclabousse.

Là où le bas avait blessé !
En offrant la possibilité aux Béninois de savoir que l'entourage immédiat du chef de l'Etat est constitué de gens qui, en réalité ne partagent pas la même vision d'éthique que lui, le Fonac donne ainsi l'occasion au premier magistrat béninois de mieux étudier ses collaborateurs avant de leur confié le moindre poste de responsabilité. Ainsi, si Boni Yayi, avant d'engager la collaboration avec ses alliés incriminés avait préalablement commandé sur eux une enquête de moralité, on n'aurait pas assisté à ce scandale qui aujourd'hui, éclabousse son entourage immédiat. Une situation qui devrait l'emmener à se rattraper en ouvrant l'œil sur tous ses collaborateurs du moment.


Belly Kpogodo
25 Juin 2007


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FCBE et YAYI BONI couveront les pilleurs de l'économie?

Après les révélations du Fonac sur la mauvaise gestion de la chose publique : Yayi donne des instructions à ses ministres

Le Chef de l'Etat, Dr Boni Yayi, vient de donner des instructions à certains ministres dont les collaborateurs ont été cités dans des affaires de mauvaise gestion de la chose publique par le Fonac. Ces ministres s'apprêtent à infliger des sanctions aux mis en cause.

Limogeage, levée d'immunité, poursuites judiciaires et rétrocession des fonds dilapidés sont les diverses sanctions qui attendent les personnes citées dans des cas de « malversations » par le Fonac la semaine dernière. Vendredi, le Chef de l'Etat a reçu les membres du Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) à son cabinet pour voir clair dans ces dossiers. Selon nos informations, il a ensuite instruit les ministres dont les collaborateurs ont été cités dans ces cas de « malversations » à rencontrer les membres du Fonac. Dans l'après-midi de vendredi, le nouveau ministre des sports a reçu les membres du Fonac. « Nous sommes venus voir le ministre de la jeunesse, des sports et loisirs pour lui donner des détails par rapport au cas de malversations au stade de l'Amitié », a expliqué à la presse le président du Fonac. Après avoir informé que c'est une question qui intéressait le ministre Galiou Soglo, le président du Fonac a souligné que toutes les personnes soupçonnées de « malversations » ont la « présomption d'innocence » jusqu'à ce que la justice fasse son travail. Pour le ministre Soglo, après le tête-à-tête avec les membres du Fonac, « il ressort clairement qu'il y a eu malversations ». Reconnaissant qu'il y a la présomption d'innocence, le ministre des sports annonce qu'en ce qui le concerne, « des sanctions seront prises rapidement à l'encontre des responsables ayant dilapidés des fonds de l'Ogesa ». « La justice doit aussi prendre ses responsabilités pour que les fonds dilapidés puissent être rétrocédés », a ajouté le ministre Galiou. Après leurs investigations dans des sociétés dont l'Ogesa et la Sbee, les membres du Fonac ont fait des recommandations. Et d'après ces recommandations, non seulement les fonds estimés à 6 millions FCFA devront être rétrocédés à l'Ogesa, mais les personnes citées doivent être limogées et ceux qui sont des agents publics remis à la disposition du ministère de la fonction publique. C'est le directeur de l'exploitation et le Chef approvisionnement qui sont cités à l'Ogesa pour ces cas de « malversations », selon le Fonac qui dans ses recommandations, demande à ce que le directeur de l'Ogesa rétrocède les fonds « dilapidés ». Sur l'émission « Ma part de vérité », hier, le directeur de l'exploitation de l'Ogesa a clarifié la situation. Il ne se trouve pas mêlé dans aucune malversation. A la Sbee, c'est le désormais ex- directeur général et certains de ces collaborateurs qui ont, selon le Fonac, signé le 19 janvier 2006 le contrat gré à gré d'un montant de 3 milliards 193 millions 029 mille 651 FCFA pour l'achat de fournitures déclarées urgentes. En instruisant ses ministres de prendre des sanctions à l'encontre des personnes impliquées dans des « malversations », le Chef de l'Etat dont l'une des priorités de son mandat est la bonne gouvernance est donc décidé à finir avec l'impunité.

Encadré :
L'immunité de certains députés bientôt levée ?
Des personnes citées dans les malversations intervenues à la Société béninoise d'énergie électrique (Sbee) sont aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Elles bénéficient donc d'une immunité parlementaire. Avant qu'elles ne répondent de leurs actes devant la justice, il faudra donc lever cette immunité par au moins les 2/3 des députés de l'Assemblée nationale. Tout comme dans l'Alliance à laquelle appartiennent les personnes citées dans le cas de passation de marché gré à gré d'un montant de 3 milliards 193 millions 029 mille 651 FCFA signé le 19 janvier 2006 sous le précédent régime, pour l'achat de fournitures déclarées urgentes dans le temps, nombreux sont les proches de ces honorables impliqués qui sont pour la levée d'immunité de leurs collègues. Ils justifient leur argument par le fait qu'il est inadmissible que certains partis politiques qualifient les proches du Chef de l'Etat de corrompus à cause de ces cas. « Il faudra alors que la justice fasse son travail pour situer les responsabilités », affirme un membre influent de la Fcbe (Force cauris pour un Bénin émergent). Il est vrai, des éclairages ont été faits après la conférence de presse du Fonac la semaine dernière par l'un des députés en question. Mais, selon des sources proches du Palais, cela n'empêche pas que dans les prochains jours, le Chef de l'Etat demande au Bureau de l'Assemblée nationale la levée d'immunité des deux députés cités dans le cas de mauvaise gestion à la Sbee.


Blaise TOSSOU
25 Juin 2007



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samedi 16 juin 2007

L'illustration du règne de la pensée unique

Le mot d'ordre du Changement : C'est de dire que tout va bien au Bénin, sinon vous ètes taxé d'apatride.

mercredi 13 juin 2007

L'école malade de ses enseignants

BÉNIN - 11 juin 2007 - PANAPRESS (Jeune Afrique.com)
Seize ans après les états généraux qui ont fixé les grandes orientations du système éducatif, l'école béninoise reste encore confrontée, de l'avis de plusieurs observateurs, à des difficultés dont le plus crucial est le manque d'enseignants qualifiés.

Du diagnostic du système éducatif béninois établi par les ministères en charge du domaine, il ressort que l'école béninoise est plus malade de ses enseignants peu nombreux, mal formés et soumis à une rémunération ne leur permettant pas de s'adonner à une application correcte des programmes d'études.

Selon des enquêtes récentes, le système éducatif béninois traverse une crise marquée par une utilisation massive d'enseignants non qualifiés à tous les niveaux, liée à l'expansion du système, au gel de recrutement dans la Fonction publique et à la suspension pendant plusieurs années de la formation initiale des enseignants de niveaux pré-universitaires.

Trois types d'enseignants cohabitent actuellement dans l'enseignement primaire public, les agents permanents de l'Etat, les contractuels et les communautaires.

Selon des statistiques de 2005, le Bénin compte 23.270 dont 10.144 agents permanents de l'Etat, 5.267 contractuels et 7.859 communautaires (qui ne présentent pas toujours le profil requis), mais recrutés par les collectivités locales pour combler les postes vacants au primaire.

Même au niveau de l'Enseignement supérieur, seulement 16,3% des enseignants sont des professeurs titulaires et maîtres de conférence.

Le ratio élève/maître s'est considérablement détérioré entre 1992 et 2005, passant de 39,8 à 50, indique l'état des lieux du système présenté lors du récent Forum national sur l'éducation.

Avec la suspension pendant plusieurs années de la formation initiale des enseignants, la dernière principale formation en cours d'emploi s'est déroulée dans le cadre de la généralisation de la réforme des programmes d'enseignement.

Cette formation organisée pendant les vacances s'est heurtée à un certain nombre de problèmes et est généralement jugée insuffisante pour assurer une bonne application des nouveaux programmes de l'enseignement.

Pour les responsables du ministère des Enseignements primaire et secondaire, cette formation résidentielle devra être remplacée par une formation de proximité moins onéreuse.

Des différents ordres d'enseignement, le secondaire a beaucoup plus souffert d'une détérioration des conditions d'enseignement, particulièrement en ce qui concerne le facteur humain, indiquent les responsables de cet ordre.

Dans l'enseignement secondaire public, les enseignants non formés, recrutés par les parents d'élèves et appelés ici vacataires sont devenus la grande majorité du corps enseignant.

En 2004-2005, ils représentaient près de 80% des effectifs totaux alors que les enseignants qualifiés permanents (APE) qui représentaient encore 66% en 1997 n'étaient plus que 14%.

Le nombre de vacataires s'est considérablement accru depuis l'allocation d'une subvention du gouvernement aux parents d'élèves pour faire face à ce volet, fait-on remarquer.

Au plan de la répartition du personnel enseignant dans les établissements, les spécialistes font ressortir un fort degré d'incohérence. Des écoles scolarisant 200 élèves se retrouvent entre 2 et 7 enseignants, tandis que celles dont les effectifs varient de 100 à 400 disposent de 4 enseignants.

Les disparités en matière d'allocation d'enseignants s'observent non seulement entre départements mais également entre les écoles au sein d'un même département.

Certains départements du Nord-est et du Sud-ouest sont les moins nantis, alors que Cotonou et environs sont très favorisés.

Outre l'effectif et le manque de formation, les mauvais traitements salariaux poussent ces enseignants à délaisser les classes pendant plusieurs mois dans l'année, pour se consacrer à leurs revendications pour lesquelles les négociations traînent souvent.

Pour arrondir les angles, les enseignants du public béninois se retrouvent pour la plupart également dans le secteur privé (avec une rémunération meilleure) ou des cours de répétitions à domicile.

Régulièrement envoyé au Collège d'enseignement général (CEG) de Vêdoko, Abibou Assouma, professeur de Maths s'est arrangé pour avoir 12h de cours dans 3 autres établissements privés.

Avec au total 40h, au lieu de 18 légalement recommandé, il avoue que les heures assurées dans le privé lui procurent plus du double de ce que lui paie l'Etat à la fin du mois.

Plus entreprenant, son collègue Alfred Sagbo, enseigne outre le français pour lequel il est recruté au CEG Sainte Rita, l'espagnol et l'anglais dans plusieurs autres établissements privés qui acceptent même de programmer des cours les samedis.

"Je me surmène pour pouvoir gagner gros et épargner maintenant afin de m'assurer une retraite paisible", confie-t-il, indiquant que la pension à la retraite ne permet pas à l'enseignant béninois de vivre longtemps.

Cette course au gain ne permet pas à l'enseignant de donner le meilleur de lui-même, déplore un inspecteur de l'enseignement secondaire à la retraite.

Bien que très peu satisfaisant, le Taux brut de scolarisation (TBS), montre que des progrès ont été réalisés par le Bénin à tous les niveaux du système éducatif au cours des deux dernières décennies.

Pour le primaire, le Taux brut de scolarisation, qui était d'environ 68% en 1980, est passé à 71% en 1992, à 77% en 1999 et à 94% en 2005. Dans le secondaire, ce taux qui se situait à environ 12% en 92 a atteint le chiffre de 19% en 99 et à 41% en 2005.

Sur 100 enfants qui entrent à l'école en classe de CI, seulement 54 accèdent à la classe de CM2 et moins de 10 arrivent en classe de terminale.



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mardi 12 juin 2007

Le service militaire en question


On aura tout vue , les décisions prises par le Président Docteur sont de jour en jour surprenantes.
Alors que les bésoins en enseignants du primaire et du secondaire sont estimés à environ 22000 personnes qualifiés ;
Alors que les formations reçues dans nos universités sont inadéquates avec le monde de l'emploi;
Alors que tous attendions du changement des renforcements de capacité(en thème de formation professionnelle) pour occuper les postes manquants dans l'administration publique et dans les sociétés privés;
Alors que YAYI Boni même à faire organiser un forum sur l'Education et un autre forum sur l'emploi;
J'avoue ne rien comprendre de cette idée de faire faire à certains un service militaire obligatoire.
Pourquoi Yayi Boni n'applique pas les décisions des forum sur l'emploi et sur l'education?
Pourquoi le Docteur veut nous prescrire un remède compliqué pour l'emploi?
Cet homme a-t-il vraiment une méthode de travail?
Une fois encore la jeunesse est sacrifiée, le Docteur veut profiter de notre état fébrile pour nous faire avaler n'importe quoi.
Oui , nous voulons des emplois qualifiés . Mais pourquoi aller au camp avant d'enseigner?
A quoi servent alors les centres de formations?
Ah oui nous allons au camp pour être excéllent ,pour avoir plus de discipline ,pour être plus patriote ,que sais -je encore?
Oui un militaire forme mieux un enseignant qu'un enseignant.
Oui nos forces armées sont des exemples de discipline et probiter ( au point où , ils ne prennent pas 200 pièces (fcfa ) aux usagers de la route).
Pourquoi investir 7 millards pour 5000 emplois précaires?
Pourquoi ne pas faire preuve d'imagination pour créer des vrais emplois?
Que fait-on des diplomés qui ne veulent pas enseigner?
Pourquoi l'Etat n'encourage-il pas les jeunes aux initiaves privées?
Pourquoi?
Pourquoi?
Que Dieu bénisse le Bénin!

Posté par Justin A
Enseignant vacataire depuis 10 ans à Salalou.

lundi 11 juin 2007

Yayi Boni : un Président qui fait rêver les Béninois

 

Il est aujourd'hui difficile de faire un bilan assez cohérent des actions de Yayi Boni après un an au pouvoir. Le Président de la République semble simplement surfer sur la vague d'admiration qui l'a porté au pouvoir. Le peuple béninois n'ayant vécu jusque-là que sous des régimes de complaisance et d'impunité, Yayi Boni est apparu comme le personnage providentiel. Un homme dont on ne parle qu'en termes de visionnaire. Tout le monde est encore sous le charme du natif de Tchaourou comme s'il était un cadeau tombé du ciel. Les médias béninois, dans leur ensemble, le vénèrent presque. On ne sait même plus comment l'appeler pour lui montrer l'affection et la déférence dignes de son rang. On peut lire ou entendre : Docteur Yayi Boni, Docteur Boni Yayi, Docteur Thomas Boni Yayi, Son excellence le Président de la République chef de l'Etat chef de gouvernement le Docteur Thomas Boni Yayi. Tous ces noms entendus ou lus dans les médias (publics et privés) créent une réelle confusion dans l'esprit des Béninois qui ne savent vraiment plus comment appeler leur Président. Yayi Boni est-il un docteur, un médecin ? Même titulaire d'un doctorat, on n'a véritablement pas besoin de l'afficher ainsi si ce n'est que pour frimer. La logique veut que ce soit Boni Yayi tout court parce que le prénom précède le nom. Mais cette logique-là ayant été bafouée par l'intéressé lui-même au cours des campagnes présidentielles de 2006 au travers de ses affiches et autres gadgets de campagnes, il est désormais difficile aux médias de revenir à la normale. Que ce soit au Bénin ou à l'étranger, on connaît aujourd'hui beaucoup plus Yayi Boni que Boni Yayi. Les rajouts de titres tels que docteur ou encore excellence ne sont que des excès linguistiques auxquels les Béninois sont inutilement trop souvent friands. Yayi Boni n'en demande d'ailleurs pas mieux puisque même sans actions concrètes depuis son élection, sa popularité ne cesse de grimper. Il a le mérite de mettre en lumière un concept populaire et sans contenu précis qu'est le CHANGEMENT avec sa dose de fanatisme dont il se sert subrepticement pour endormir les Béninois. Mêmes les bonnes dames du marché Dantokpa, celles qui ne comprennent rien à la langue de Molière, ont tous à la gueule ce «slogan» creux malgré le fait que de plus en plus elles passent le clair de leur temps devant leurs étales à se tourner les pouces, faute de clients. Avec Yayi Boni tout au moins, la confiance et l'espoir renaissent dans le pays. Et c'est justement assez pour comprendre que notre Président a bel et bien un vrai programme de gouvernement, celui de nous faire rêver encore pendant quatre ans.

regardsurlebenin@gmail.com


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Koupaki et son refus absolu de laisser filer


Koupaki et son refus absolu de laisser filer

Savent-ils ce qu'ils perdent en informations sur le pays, tous ceux qui ne savent pas s'offrir de temps en temps le luxe d'une course à 100f sur le dos d'un Zémidjan ? L'on aura appris beaucoup de choses la fois dernière en allant à dos de Zém' chercher au garage sa carcasse roulante ''venue de France'' et qui, la veille, avait fait sa crise hebdomadaire.
''Hein, Doyen, Koupaki-là, pourquoi les gens ne l'aiment pas ? Nous les Zém', on n'a rien contre lui, ce sont les gens qui sont contre lui. Il paraît qu'il n'aime pas la bouffe. Or notre bouche-là ne fait pas trois choses : c'est parler ou bouffer. Alors maintenant, tous les jours, à 10h, Daa Hwawé et les journalistes sont contre lui. On dit qu'il est rigoureux. Mais c'est quoi ,être rigoureux ?''
A son propre insu, le conducteur de taxi-moto venait de poser la question dont Jacques Chirac dirait qu'elle est ''fondamentale''. Dans la langue la plus répandue au Bénin, être rigoureux c'est, littéralement, ''être de sang mauvais'', nyla hùn. Et, ''naturellement'', comme dirait Boni Yayi (ils ont tous leur tic), personne ne veut avoir la triste réputation d'être de sang mauvais. L'on interprète donc toute loi dans le sens de la générosité illégale, convaincu que générosité efface illégalité.

[Suite:]

''Hein, Patron, tous les ministres-là, ils sont quand même un peu malheureux. Vous savez, nous, on les surveille beaucoup. Et on a constaté que depuis qu'ils sont arrivés, aucun d'eux n'a fait des briques pour une nouvelle maison à plusieurs étages. Or si c'était avant, il y aurait déjà maisons longues comme ça au village et femmes claires partout avec fesses et tresses. Ca manque maintenant à nos ministres parce qu'il y a Koupaki qui tient un tourne-vis dont il ne se sert que pour serrer alors qu'on doit s'en servir aussi pour desserrer. Il faut qu'on le lui dise, sinon les ministres souffrants vont douter de sa nationalité béninoise. Nous, on est contre le vol, mais il peut quand même laisser filer un peu''.
Ce serait précisément là tout le problème avec Koupaki. Ceux qui le connaissent bien, notamment ceux qui ont été ses stagiaires dans le cadre des études bancaires, disent que l'homme ne fait aucune distinction entre laisser filer tout court et laisser filer un peu, que tout ça pour lui, c'est la même chose, que laisser filer même un peu représente à ses yeux un péché mortel, et que c'est d'ailleurs pour ça que trône dans son bureau une Vierge Marie Immaculée Conception, et que tant qu'une bonne volonté ne sera pas allée dynamiter la Vierge, les cadres du Bénin n'auront que leur salaire à se mettre sous la dent. La catastrophe !
''Hein, Monsieur, est-ce qu'avec ça, Koupaki peut encore s'entendre avec Boni Yayi ?''
Comment répondre à une telle question lorsque l'on n'est pas dans le secret de ces deux Béninois si bizarres ? Toutefois, pour donner au cher Zém' le sentiment que l'on en sait un peu soi-même, on dévoila à son intention deux secrets de Polichinelle : 1- Là-bas, au-delà de l'océan, les gens qui aiment bien le Bénin des gens au sang non mauvais, ont essayé, sans succès jusqu'à présent, de torpiller le tandem Yayi-Koupaki. 2- L'actuelle tempête destinée à disloquer le ci-devant tandem est soulevée par deux collègues de Koupaki au gouvernement : la tête du Ministre du Développement, de l'Economie et des Finances ne leur est plus du tout supportable côté rigueur, en conséquence de quoi ils ont décidé de lui faire la peau et de pulvériser ainsi le tandem. Réussiront-ils ?
Hélas, les conversations avec les Zém' hyper informés se terminent toujours en queue de poisson, ''merci, c'est ici'', et si à la pièce de 100f convenue vous ajoutez par pure générosité une petite pièce de 25f, sourire immense et ''Dieu bous bénisse toujours''.
L'on dit que c'est justement ce que veut éviter Koupaki : il n'aime pas que la sempiternelle et infinie bénédiction de Dieu soit ramenée à de telles miettes à cause de la corruption galopante. Alors, sous le regard protecteur de la Vierge Incorruptible, il serre, il traque, il refuse absolument de laisser filer.

(Par Roger Gbégnonvi)


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dimanche 10 juin 2007

CERTIFICAT D’APATRIDIE (Le Yayisme en marche!)

CERTIFICAT D’APATRIDIE

Par Arimi CHOUBADE (Editorial du quotidien NOKOUE du 07 juin 2007)

Le plus apatride des Béninois ? Cela coule de source de l’avis des propagandistes de Yayi. Qui d’autre que le fameux mauvais perdant selon un portrait robot établi. Celui-là qui ayant perdu le second tour, refuse de rejoindre (officiellement) l’opposition, mais se fait plaisir à brocarder régulièrement le régime en place. Ses termes favoris : navigation à vue, précipitation, brasseur de vent, « ventilateur », agitation, plagiat, harcèlement, fraudes électorales. « Qui veut moraliser qui et qui veut moraliser quoi ? ».

Il a eu le malheur de se faire distinguer aux ultimes heures de gloire de la chiraquie. Alors que les propagandistes n’ont même pas eu le privilège de disposer de la fameuse poignée de main entre leur champion et ce même Chirac lors de la visite officielle effectuée sur Paris il y a quelques semaines. Privilège exclusivement réservé aux amis fidèles. Conclusion, le docteur président des Béninois ne serait pas le préféré du tout récent retraité du Palais de l’Elysée. Il y eut dans la foulée quelques inquisitions journalistiques étalées dans les médias à l’audience internationale. Des brûlots dont l’indiscrétion et la précision font penser qu’ils ont été inspirés par des gens de la maison. Le plus croustillant dans l’affaire, c’est lorsqu’on lie les difficultés actuelles de l’économie béninoise à cette croisade annoncée d’un apatride. Il aurait constitué, à cet effet, un trésor de guerre de 200 millions.

Les Béninois ont mis trop d’espoir dans l’avènement du changement pour avaler cette salade qui équivaut presque à un aveu d’échec. A croire qu’un seul individu serait capable de mettre en déroute toute une stratégie de mobilisation de ressources enclenchée par un pouvoir plébiscité par 75% des citoyens, il y a un an. En guise de comparaison : 200 millions à coté de 105 milliards que le régime annonce avoir engloutir à travers une offensive diplomatique tous azimuts.

C’est à se demander de quel coté se situe la crédibilité, entre un président démocratiquement élu et un opposant sans statut dans son propre pays. On peut également envisager une nouvelle offensive des coupeurs de têtes décidés à faire le vide autour du Chef de l’Etat. Le processus consiste à cogner les uns contre les autres de sorte qu’aucune espèce de cohabitation ne soit jamais possible.

Un pays de moins de 6 millions d’habitants dont à peine le 10ème est censé avoir reçu une éducation plus ou moins moyenne. Dans ce résidu, les propagandistes essayent de distinguer de la mauvaise graine. Un discours qui relance le classique antagonisme entre la communication et la propagande. Vendre ses propres qualités plutôt que de diaboliser le vis-à-vis malgré la perspective d’une nation en construction qui a besoin de toutes ses forces.

Cela se conçoit mal qu’un régime donne l’impression d’être aussi ébranlé par de simples écrits de presse. Le Bénin n’a pas à rougir parce qu’il est diffusé qu’il se doterait d’un arsenal militaire. La honte était de voir l’ancien ministre de la justice prendre ses jambes au cou lors du lancement des opérations du recensement administratif à vocation d’Etat civil (RAVEC) dans une localité relevant du territoire national parce que des rumeurs ont annoncé l’imminence d’une réaction militaire du voisin burkinabé. On devrait remercier la presse étrangère de nous aider à faire comprendre aux gens que nous nous préparons à assurer la défense et la protection de nos terres.

Tant mieux s’il s’agit d’une propagande apatride.

Un Béninois invente un remède contre la drépanocytose

Un Béninois invente un remède contre la drépanocytose Un Béninois invente un remède contre la drépanocytose

3 juin 2007 - AFP

L’Institut français de la propriété industrielle (INPI) a accordé à un médecin béninois, Jérôme Fagla Médégan, un brevet de découverte pour un remède contre la drépanocytose, indique un communiqué du Conseil des ministres béninois.

"C’est la première fois (...) que l’INPI accepte la découverte faite par un chercheur d’origine africaine, surtout dans le domaine des médicaments", précise le communiqué.

"Un laboratoire français a accepté de mettre en fabrication ce médicament qui sauvera la vie au 200.000 africains qui meurent chaque année à cause cette affection", ajoute le communiqué.

Le médicament breveté s'appelle "VK 500".

La drépanocytose est une maladie héréditaire touchant environ un nouveau-né sur 6.000. Caractérisée par l'altération de l'hémoglobine, protéine assurant le transport de l'oxygène dans le sang, cette maladie touche surtout des personnes d'origine africaine vivant dans des zones impaludées.

Les symptômes de la drépanocytose sont des douleurs aux articulations et à l'abdomen, des fièvres, une anémie chronique ou un disfonctionnement de la rate.

Aucun traitement n'est actuellement disponible.

ESCALADE VERBALE

ESCALADE VERBALE

Par Titus FOLLY (Editorial du Quotidien ADJINAKOU du 05 juin 2007)

     Boni YAYI a été pourtant bien accueilli par la presse internationale. Cette dernière n'a cessé de l'encenser dès l'entame de son mandat, marqué par des réformes hardies contre certains goulots d'étranglement qui aliènent le Bénin. Mieux, à chaque visite de Boni YAYI à l'étranger, il est reçu sur les plateaux médiatiques les plus relevés, grâce il est vrai à un travaille d'une équipe qui en veut.

     Ainsi Boni Yayi est aux antipodes de Mathieu Kérékou son prédécesseur très peu enclin à la communication internationale. Un choix qui a le mérite quand on s'y met de permettre un long polissage de l'image du chef et de son pays. Ce faisant on avait cru que Boni YAYI depuis sa prise de pouvoir avait acquis au-delà des frontières la presse internationale à sa cause. Mais à la lumière des dernières contingences survenues entre deux rédactions internationales et le pouvoir béninois, on se rend bien compte que les comptes ne sont pas bons.

     Donc, deux confrères qui tombent rarement dans le panneau des attaques biaisées ont peint le tableau de Cotonou avec des aquarelles de couleurs grises, se faisant le relais de Béninois rencontrés et de constats faits sur place. Mais au-delà de leurs révélations, dont la plus fracassante fait allusion aux bisbilles et bruits de bottes belliqueuses vis-à-vis d'un pays limitrophe, on a eu la riposte orchestrée par des cercles médiatiques proche du pouvoir dans le genre « attention aux apatrides qui veulent du mal au père de la nation » avec à la clé, le risque d'envenimer la situation.

     En effet, le moins à dire est que la stratégie est si maladroite qu'on se demande s'ils rendent service à leur mentor en entretenant l'escalade verbale avec la presse étrangère. D'accord, il ressort de leur réquisitoire que les rédactions ont affabulé et sont à la solde d'une bande d'apaches peu acquis au changement. Des opposants sont visés. Ils sont accusés de commanditer les papiers au vitriol. Mieux les défenseurs du changement estiment que l' « acharnement » de la presse occidentale ces derniers jours n'est qu'un stérile bourdonnement de mouches qui ne peut arrêter un processus qui a le soutien du peuple et de la rue. En abordant ce dernier avec tant de peccadilles, on se demande si ces hirondelles de la dialectique d'un genre nouveau n'ont pas entamé une œuvre qui est en retard sur son époque.

     En effet, la presse internationale n'a pas le même mode opératoire, que la presse locale. La presse internationale n'est jamais percluse de ses certitudes usées. A ce « niveau d'accusation » contre notre pays, qui suscite l'indignation des regards des janissaires du régime, pourquoi ces derniers refusent-ils de franchir le rubicond d'une assignation pour que l'honneur soit sauf ? Aujourd'hui, refuser d'assigner les canards qu'on prétend avoir diffamé notre pays ne peut faire que très mauvais effet. Car ceux qui font semblant de regarder ces deux confrères comme des étalages de pois secs ont intérêt à se hisser au-delà de leur patriotisme circonstanciel.

     Les thuriféraires de la Guinée Conakry, du Togo ou du Congo Brazzaville ont déjà abandonné ce boulot sur la toile. Il serait regrettable que le Bénin reprenne le flambeau des antiennes à la gloire du Messie national. Sauf à avoir définitivement choisi de remonter le temps pour mettre leur montre au diapason des chorales du défunt parti unique…



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jeudi 7 juin 2007

Le Plan machiavélique de Yayi Boni

VOICI COMMENT YAYI BONI SE PREPARE A CACHER SES INSUFFISANCES

Plus d’un an après l’installation de Boni YAYI à la Marina, l’incertitude sur l’issue heureuse de son action semble de plus en plus partagée. Le doute qui s’est emparé des Béninois a visiblement gagné le Chef de l’Etat lui-même et son gouvernement. Mais ce sont ses conseillers, les plus jeunes, sans doute les plus inexpérimentés, qui traduisent le mieux la panique généralisée qui tétanise les « changeurs ». Etrangers à l’Etat, dépourvus de tout sens de l’Etat et du service public, les amateurs qui ont trouvé bureau au Palais de la Marina et dans les Ministères sont les premiers à trahir les intentions, l’angoisse, la peur et même l’obsession de YAYI Boni.

Actuellement, et depuis quelques mois déjà, la morosité économique du pays efface tous les mensonges d’Etat. Les discours creux du début de mandat de YAYI Boni n’emballent plus personne. Le volontarisme inefficace du Chef de l’Etat est désormais assimilé par tous les Béninois à ce qu’un homme politique a appelé « précipitation, dispersion, cafouillage et navigation à vue ». En fin observateur de la vie politique de notre pays, ce politicien rompu n’avait pas cru si bien dire. Car, le constat qu’il a fait en seulement 5 mois de gestion YAYI est encore d’actualité.

Plus personne ne doute du caractère brouillon, incohérent et improductif de la gestion YAYI, puisque depuis mars 2006, l’incompétence a élu domicile à la tête de l’Etat. La presse internationale la découvre et se sert allègrement dans ses pages. Les représentations diplomatiques accréditées au Bénin, cachées derrière le sacro-saint principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, en rient en privé.

Ainsi, en dehors des « Yayistes extrémistes » dont il ne faut pas attendre la vérité, en dehors d’une société civile subitement vassalisée et au combat désormais politicien, en dehors de tous ceux qui attendent promotions et prébendes du Chef de l’Etat, les Béninois ont fait le constat que les 4 années à venir seront consacrées à « un apprentissage à ciel ouvert » de la gestion des affaires publiques. La gestion de la banque est donc une chose, celle d’un pays en est une autre. Hélas !

Rendu à l’évidence et face à ses propres incompétences, à ses insuccès, le Docteur panique et se cherche un bouc émissaire. Il s’appellera Adrien HOUNGBEDJI. Le plan est arrêté dans l’entourage du Chef de l’Etat. Il reste à construire l’argumentaire. Mais depuis quelques jours, l’argumentaire a été également bouclé. Il est très simple : HOUNGEBDJI sera désormais le responsable de tout. Il sera responsable de ce qu’il n’a pas fait et surtout de ce que YAYI Boni a mal fait ou n’a pas eu la lucidité de faire.

Ainsi, HOUNGBEDJI sera responsable de l’échec annoncé de la campagne cotonnière 2007, s’il se confirme. Mais si elle marche, YAYI Boni en sera le génie. HOUNGBEDJI sera responsable du Yayisme qui semble se nourrir du sang des Béninois. Donc, la dizaine au moins de Béninois qui sont tombés sous les balles de sa garde présidentielle est de la faute de HOUNGBEDJI. C’est toujours de la faute de HOUNGBEDJI si les bailleurs refusent d’engager leurs fonds dans le financement de projets incohérents et mal conçus par le gouvernement. HOUNGEBDJI sera aussi responsable des Malaisiens qui ne viennent pas développer la filière Palmier à huile alors qu’ils sont annoncés et décorés par YAYI Boni. Il est responsable de l’absence de solution au chômage qui conduit au ridicule projet du « service militaire ».

Quel recul de 20 ans ! Comme tous les forums organisés à coup de centaines de millions, le service militaire de YAYI va coûter sept (7) milliards sans vraiment mettre les jeunes au travail. Et pourtant, la solution est simple : ceux qui créent les emplois dans un pays, ce sont les entreprises et non l’armée ou l’Etat. Quelle façon soviétique de régler un problème économique !

Après avoir signé la « paix » avec les médias béninois surtout les télévisions à coup de centaines de millions, YAYI Boni a réussi à bâillonner la presse de notre pays. La presse écrite a rendu son écritoire. Les journalistes (certains résistent encore) ont avalé leur déontologie. Contre des millions, certaines télévisions ont vendu leur âme au « Yayisme ». Il reste donc la presse internationale pour exercer sa liberté de ton et d’analyse à l’égard de YAYI Boni.

Et quand les magazines panafricains évoquent les incohérences de la gestion YAYI qui sautent pourtant à l’œil - mais tuées dans l’œuf à l’intérieur du pays -, c’est encore HOUNGBEDJI qui en est le responsable. Quand les partenaires au développement hésitent à s’engager dans le soutien de politiques publiques aventurières et hasardeuses, c’est HOUNGBEDJI qui en est la cause. Quand les officiels et diplomates des pays que visite notre Chef d’Etat soulignent la légèreté du protocole présidentiel et l’amateurisme dans la gestion du séjour, HOUNGBEDJI est directement le responsable.

HOUNGEBDJI sera donc responsable de tout ce qui ne va pas dans le pays jusqu’aux présidentielles de 2011. Il sera responsable du paludisme qui emportent malheureusement nos enfants, responsable des maux de tête dont nous souffrons et même des accidents de la circulation sur nos axes routiers.

Voilà le nouveau mot d’ordre des Yayistes. Le plan arrêté, reste à désigner les exécutants : on ne change pas une équipe qui gagne. Ce sera donc les mêmes fous et bouffons du roi. Ceux que nous appellerons « la chaire à canon » prête à tout combat, même les plus machiavéliques, c'est-à-dire les combats qui rendent indignes leurs concepteurs et esclaves leurs exécutants.

Mais les esclaves ne s’en cachent pas. Au contraire, sans vergogne, ils exposent, argumentent et soutiennent « qu’un mauvais perdant » et des « apatrides » de la diaspora travaillent contre notre pays, son Chef et ses intérêts. Parce qu’ils ne supportent pas que les médias puissent émettre de réserves sur l’efficacité de la méthode et de la gestion de YAYI Boni, les griots du changement ont réinvesti tous les plateaux de télévisions où, à coup de centaines de millions de francs du contribuable, ils ont acquis droit et privilège de parole, de vérité et de mensonge, de calomnie et d’injure.

Au surplus, la panique d’une gouvernance slogantesque mais sans résultats fait perdre la mémoire au Chef de l’Etat et à ses laudateurs. Dans l’application de leur nouveau plan, ils accusent en des termes à peine voilés « un ancien mauvais perdant qui serait en train de faire des pieds et des mains pour se repositionner auprès de grandes chancelleries dans la perspectives des prochaines échéances présidentielles de mars 2011 ». Déjà ? Ces déclarations affi­chées sur l’un des sites Internet de l’Etat furent relayées à grand renfort médiatique par Edgar GUIDIBI et Tiburce ADAGBE qui préfèrent désormais leur propre parti à leur Patrie.

Mais abstraction faite de l’accusation que portent naïvement et innocemment Edgar GUIDIBI et Tiburce ADAGBE, peut-on vraiment qualifier HOUNGBEDJI d’ancien mauvais perdant ? Inutile de répondre, car notre peuple a son jugement historique qui ne peut être celui de ceux qui, après avoir aboyé sans résultats, portent désespérément l’échéance présidentielle de 2011 comme une obsession. A seulement un an de gestion, le pouvoir YAYI agonise et envoie des signes de détresse.

En faisant Adrien HOUNGEBDJI Commandeur de la Légion d’Honneur, le Président CHIRAC pensait récompenser le mérite d’un serviteur de la démocratie et d’un artisan de la paix au Bénin et en Afrique. Mais sans le vouloir, il vient de jeter l’huile sur le feu. Le feu que incompé­tence, incohérence, absence de résultats de l’équipe en place ont allumé à la Marina. Jacques CHIRAC vient de fertiliser la peur et l’angoisse de YAYI Boni en quête de résultats. Sans le vouloir, le Président Chirac a servi de rampe de lancement à l’ingéniosité qui fuit le pouvoir YAYI dans le domaine économique et social. Mais dans ce cas, l’ingéniosité du camp présidentiel est machiavélique. Elle est destinée à abattre un homme que YAYI Boni redoute et qui, décidément, lui donne l’insomnie. C’est donc d’un vrai plan machiavélique qu’il s’agit.

Béninois, Béninoises, YAYI Boni s’active pour masquer les multiples trous de son bilan. La stratégie serait de faire porter le chapeau de l’échec de ses nombreux projets à son potentiel challenger en 2011. Les slogans incantatoires sans effets, les promotions politiques, ethniques et régionalistes qui ont été faites au détriment du mérite et de la compétence, le sectarisme politique qui a plombé l’efficacité de l’administration et de l’armée et enfin, les éléphants blancs que laissera le quinquennat YAYI, seront principalement de la faute d’Adrien HOUNGBEDJI et accessoirement de tous ceux qui durant les quatre prochaines années s’opposeront à sa méthode.

Aujourd’hui, c’est HOUNGBEDJI, demain ce sera n’importe lequel des citoyens qui osera critiquer les choix du Président de la République. C’est comme ça que naissent le monolithisme et la dictature.

Ouvrons les yeux et réveillons-nous

Le Cercle « Vigilance et Action » CVA.